Chapitre 1 : Cauchemar à l'hôtel.
Gibbs était assis à son bureau, occupé à faire de la paperasse, ce qu'il détestait le plus dans son travail. La veille encore, il était sur le terrain occupé à
arrêter deux hommes lourdement armés avec son équipe. Il était un homme d'action et détestait rester au bureau à ne rien faire d'autre que remplir, lire ou signer des rapports.
Le soleil brillait en cette fin d'après midi du 6 Aout et les températures étaient élevées. C'était une des journées les plus chaudes depuis le début de l'été. Sa
journée de travail était bientôt terminée et il avait hâte de retourner chez lui et de s'enfermer dans son sous sol pour travailler sur son bateau en buvant un verre de bourbon.
Son équipe finissait de rédiger le rapport de leur dernière mission afin qu'il puisse le signer et le valider le lendemain. L'enquête qu'ils avaient terminé la
veille avait été longue et difficile. Ils avaient arrêté deux fous qui violaient, torturaient et tuaient des femmes marines.
L'horloge de son bureau afficha 18h, ça y était, sa journée s'achevait enfin. Il se leva, enfila sa veste, prit son arme et son téléphone portable et se dirigea vers
l'ascenseur. Il était presque arrivé quand son téléphone sonna.
Il décrocha en poussant un léger soupir, parla quelques instants avec son interlocuteur et dès qu'il eut raccroché, il se mit à hurler des ordres faisant sursauter
son équipe.
- Tony ! Ziva ! Vous venez avec moi ! Une femme lieutenant de marine tuée au « Grand Hôtel » dans le centre. McGee ! Prévenez Abby qu'elle soit prête à
s'occuper des indices dès notre retour et tenez vous prêt au cas où on vous appel pour une recherche.. Ducky et Palmer sont déjà sur place...
Après un instant de flottement, son équipe s'activa. Tony et Ziva enfilèrent leurs vestes, prirent leurs sacs à dos avec leurs équipements et s'engouffrèrent dans
l'ascenseur où attendait Gibbs juste avant que celui ci ne se ferme.
Ils furent rapidement au parking. Le boss jeta les clefs de la voiture à Ziva pour qu'elle conduise alors que Dinozzo faisait la moue. Il détestait quand la jeune
femme conduisait. C'était un vrai danger publique selon lui mais Gibbs la laissait conduire presque à chaque fois.
Avec le trafic, ils mirent presque une heure à atteindre leur destination. Ils n'avaient pas mis les sirènes. Pour une fois, Ziva avait conduit prudemment. De toute
façon, le cadavre ne risquait pas s'enfuir.
Dans le hall de l'hôtel, un employé choqué les accueillis et les guida jusqu'à la chambre qui se trouvait au cinquième étage. C'était la première fois qu'un
événement de ce genre se déroulait dans cet hôtel luxueux.
Ziva et Tony pénétrèrent aussitôt dans la chambre pour collecter les indices et prendre des photos. Lui, il resta dans le couloir pour interroger le garçon d'étage
et surveiller le passage. C'était lui qui avait trouvé le corps et il était bouleversé.
Le jeune homme tenait des propos incohérents, il était pâle, il tremblait. Il était en état de choc. Rapidement, Gibbs comprit qu'il n'obtiendrait rien de plus de
l'employé. Celui ci avait dit tout ce qu'il savait et ce n'était pas grand chose. La femme était arrivée seule en début d'après midi. Après, il avait fait son travail de garçon d'étage et ne
savait pas vraiment si quelqu'un l'avait rejoint. Il était venu à la chambre parce qu'un dîner avait été commandé et avait découvert le corps. Gibbs congédia le jeune homme et marcha vers la
chambre dans laquelle se trouvait ses collègues.
Là, il vit un homme qui tenait un adolescent effrayé. Il s'arrêta sur le pas de la porte de la chambre et observa la scène. Le jeune homme était petit, maigre, la
peau blafarde, des grands yeux verts et une chevelure en bataille noire de jais. Ils s'arrêtèrent deux portes plus loin. Le garçon murmurait des paroles à un débit très rapide pour tenter de
calmer l'homme qui le tenait fermement au niveau de l'épaule lui arrachant une légère grimace de douleur.
- Oncle Vernon... supplie... je désobéirai plus...promis... furent les mots que put reconnaître Gibbs.
La porte de la chambre s'ouvrit et le jeune homme y entra avec une sorte de vide dans ses prunelles vertes, comme s'il était résigné à son sort. Ce fait déplu
énormément à Gibbs mais il ne pouvait rien faire, il n'avait pas vu l'homme se montrer violent envers l'adolescent et ce dernier ne lui avait pas demandé d'aide. La porte claqua et l'étage fut de
nouveau calme.
Le temps semblait s'être figé alors que Harry était violemment jeté au sol par l'oncle Vernon. Il savait qu'il allait souffrir. L'homme lui avait dit de rester
enfermé dans le placard de la chambre pendant que la famille sortait pour visiter quelques monuments.
Le jeune homme avait désobéit parce que les Dursley avaient prévu de rentrer seulement après le dîner. Il n'avait pas imaginé une seule seconde que son cousin
piquerait une crise d'enfant gâté les forçant à rentrer plus tôt après le caprice qu'il avait fait pour sortir.
De plus, les Dursley n'avaient toujours pas digéré d'avoir dû l'amener avec eux mais Dumbledore leur avait forcé la main allant même jusqu'à payer le voyage et le
séjour de Harry. Comme ils n'avaient rien eu à débourser pour emmener le jeune homme, ils n'avaient pas pu refuser.
Dès leur arrivée à l'hôtel, ça avait été l'enfer pour le survivant. Coups, insultes, tortures, humiliations, séquestration. Il passait le plus clair de son temps
dans le placard de la chambre sans eau, ni nourriture. Il avait des blessures, hématomes et autre en permanence. La douleur, la faim et la soif faisaient partis de son quotidien, plus encore qu'à
Privet Drive.
Un garçon d'étage sympa l'avait trouvé dans le placard 5 jours plus tôt. Ça avait été comme une bouffée d'air frais pour lui. Le jeune homme l'avait énormément aidé.
Depuis, il venait lui apporter à boire et à manger quand les Dursley sortaient. Ils avaient discuté un peu et étaient devenus plus ou moins amis.
Il secoua la tête pour se sortir de ses pensées et serra les dents et les poings quand une pluie de coups s'abattit sur son corps frêle. Il était hors de question
qu'il cri. Il ne ferait pas ce plaisir à son oncle. Il ne supplierait pas. Pas un son ne franchit la barrière de ses lèvres alors que certains de ses os craquaient sous les chocs dus aux
coups.
Les premières insultes fusèrent, ses vêtements furent arrachés et bientôt, il sentit la morsure du cuir de la ceinture de son oncle sur sa peau. Encore une fois, il
n'émit aucun son augmentant la rage de son oncle qui voulait l'entendre hurler et supplier.
- Hurle ! Monstre ! Anormal !
Un léger gémissement de douleur passa la barrière des lèvres du petit brun alors que les larmes commençaient à rouler sur ses joues. Pourquoi fallait il que sa vie
soit si merdique ? Pourquoi devait il vivre dans la souffrance ?
Son oncle sortit un couteau et lacéra sa peau avant de planter plusieurs fois la lame dans son corps meurtrit. La douleur était effroyable mais le brun y était
habitué.
Une fois de plus, à part quelques gémissements, il n'émit aucune plainte. Pourtant, n'importe qui aurait hurlé à sa place. Il entendit le pas lourd de son oncle
alors que l'homme allait vers la salle de bain.
Il tenta de se lever pour fuir la chambre, c'était sa seule chance. S'il restait là, l'homme ne lui ferait pas de cadeau. Il parvint à se remettre debout et marcha
lentement mais après deux ou trois pas, il retomba sur le sol. Il était bien trop faible.
Son oncle était de nouveau à ses côtés et riait. Un rire froid, sadique qui lui donna froid dans le dos. Un liquide glacé s'écrasa sur sa peau et là, il sentit son
corps brûler atrocement. Vaincu par la douleur, il hurla à s'en briser les cordes vocales et le sourire de l'homme s'élargit. Il était satisfait, le monstre hurlait enfin.
Sa magie s'éveilla d'un coup et un excès de magie primaire envoya son oncle à l'autre bout de la chambre. L'homme s'assomma contre le mur et retomba sur le sol dans
un gros boum. C'était la première fois que sa magie réagissait ainsi. Aussitôt, Harry sombra dans l'inconscience et un bouclier blanc se forma autour de son corps pour le protéger.
Au hurlement, Gibbs s'était figé dans le couloir désert. C'était un hurlement déchirant démontrant toute la douleur de la personne qui l'avait poussé. Au bout de
quelques secondes, il sortit son arme et se dirigea vers la chambre où l'homme et l'adolescent s'étaient engouffrés presque une heure plus tôt. Il était sûr que le hurlement venait d'ici.
D'un puissant coup de pied, il défonça la porte et entra dans la pièce. Il n'avait pas le temps de s'encombrer avec les protocoles et de frapper espérant qu'on lui
ouvre. Il savait que personne ne le ferait de toute façon.
Il écarquilla les yeux à la vision qui s'offrait à lui. L'homme était sonné sur le sol de la chambre, une bouteille d'alcool à 90° dans une main et un couteau de
chasse dans l'autre. Une ceinture de cuir tâchée de sang trainait sur le sol un peu plus loin.
Au centre de la chambre, une frêle silhouette entourée d'un dôme blanc et lumineux gisait nue dans une mare de sang. Est ce que le jeune homme était un ange ? Il
avait l'air d'en être un avec ce bouclier qui l'entourait.
Il devait s'assurer que l'adolescent était encore en vie. Il marcha lentement jusqu'au corps recroquevillé sur le sol, s'accroupit et tendit une main qui fut
aussitôt repoussée. Il semblait que le dôme protégeait le jeune homme.
Peut être qu'en parlant et en expliquant au garçon qu'il était sauvé et en sécurité, le dôme allait disparaître ? Ça valait le coup d'essayer. Il allait prendre la
parole mais quelqu'un entra dans la pièce précipitamment le coupant dans son élan.
- Hey Boss ! Qu'est ce qui se...waow ! L'agent Tony Dinozzo fut coupé dans son discours par la vision féérique qui s'offrait à lui.
- Tony... passe les menottes à l'ordure qui est près du mur et demande à Ducky de venir. Maintenant ! Cria l'ex marine pour le faire bouger rapidement.
- Ok Boss. Rétorqua l'italien en s'exécutant.
Dès que Dinozzo eut quitté la pièce, Gibbs reporta son attention sur la victime. Il soupira et ferma les yeux quelques secondes. Une fois qu'il fut plus calme, il
parla d'une voix douce que peu lui connaissait.
- Je ne sais pas si tu m'entends mais je suis l'agent Leroy Jethro Gibbs, du NICS. Tu es en sécurité, plus personne ne te fera de mal. Avec le bouclier qui
t'entoure, on ne peut pas t'examiner et voir tes blessures.
Le silence retomba et l'attente fut insupportable pour Gibbs. Pourtant, elle ne dura qu'une poignée de secondes. Après, il y eut un genre de crépitement dans l'air,
les lumières de la chambre clignotèrent et peu à peu, le bouclier se résorba avant de disparaître. Il n'y avait plus que le corps frêle et meurtrit.
Gibbs fut horrifié en voyant les blessures multiples, les fractures probables, les hématomes, les marques de ceinture. Le jeune homme avait eu droit à une vraie
séance de torture alors qu'il était tout proche et qu'il n'avait rien entendu. Il ne savait pas quel âge avait l'adolescent. Il semblait être si jeune et son corps était tellement maigre. Il se
dégageait de lui une immense fragilité qui donnait à Gibbs l'envie de le protéger. C'était tout simplement fou.
Quelqu'un entra dans la chambre le sortant de ses pensées. Il se retourna et vit le visage pâle et décomposé de Ducky. Tous deux pouvaient voir le torse du jeune
homme bouger indiquant qu'il respirait encore même si c'était assez faible.
Le médecin légiste approcha, ses gestes étaient hésitants. Il n'était pas vraiment habitué aux vivants mais rapidement, son professionnalisme reprit le dessus. Il
commença à examiner la victime avec autant de douceur qu'il put. Il devait faire attention à ne pas aggraver les blessures en le bougeant. Il lui fallut plusieurs minutes pour vraiment mesurer
l'ampleur des dégâts. Quand il eut terminé, il observa longuement son vieil ami et prit la parole.
- Il a deux côtes cassées, le poignet gauche est cassé également, son épaule droite est luxée. Sinon, il a des marques de ceintures, des entailles faites au couteau.
Il a été poignardé à 8 reprises même si la lame n'est pas entrée profondément. Il a des hématomes dus aux coups. Il est sous alimenté et déshydraté. Ses cheveux ternes et son teint légèrement
gris laissent à supposer qu'il a passé beaucoup de temps enfermé dans le noir. Il a des cicatrices anciennes, ce n'est pas la première fois que ce garçon est torturé Jethro.
- À ton avis, il faut l'amener à l'hôpital ?
- Non, j'aurai ce qu'il faut pour le soigner au QG.
- Merci Ducky.
Palmer et Tony entrèrent dans la chambre avec un brancard. Ils y installèrent la victime que l'agent du NCIS couvrit avec une des couvertures de l'hôtel et
quittèrent la pièce avec leur fardeau.
Ziva arriva aussitôt après. Elle commença à prendre des photos et à fouiller la pièce. Rien ne laissait à supposer que le garçon y dormait. C'était comme s'il
n'existait pas. Elle trouva des photos que la famille avait fait développer mais une fois de plus, le garçon n'y apparaissait pas.
Elle tomba sur un carnet dans lequel le fils de la famille semblait écrire. Il écrivait qu'il ne comprenait pas pourquoi ses parents étaient si cruels avec Harry
alors que visiblement, le jeune homme l'avait sauvé, un an plus tôt. Elle emballa les preuves soigneusement, ça servirait pour le procès.
Dans la salle de bain, toujours rien prouvant que le garçon était dans la chambre. Qui était ce jeune homme et que faisait-il avec cette famille ? Était-il avec eux
volontairement ou avait-il était enlevé ? Leur servait-il d'esclave pour des jeux pervers ? Tant de questions et si peu de réponses.
Elle alla au placard de la chambre et là, elle sentit qu'elle venait de trouver quelque chose. Il y avait une malle étrange qui renfermait des objets du style
baguette magique, chaudron, livre de sorcellerie, uniformes d'école et au milieu, un passeport avec une photo du jeune homme. Il s'appelait Harry James Potter et était né le 31 Juillet 1994. Elle
fit un rapide calcul dans sa tête. Le garçon avait donc 16 ans. Elle vit aussi un oreiller et une couverture et comprit aussitôt que le garçon devait passer beaucoup de temps dans ce
placard.
Alors qu'elle prenait des photos, le garçon d'étage entra dans la chambre, il avait l'air affolé. Il était très pâle et il tremblait.
- Est ce que Harry va bien ?
- Vous le connaissez ? Demanda aussitôt Gibbs.
Le jeune homme se balança d'un pied sur l'autre visiblement mal à l'aise et se décida enfin à parler.
- Il y a cinq jours, je suis entré dans la chambre après que les Dursley soient sortis. J'étais intrigué. Je les avait vu arriver à l'hôtel et je savais que la
famille comportait 4 personnes. Seulement, on me demandait toujours des petits déjeuners pour trois et ils sortaient toujours à trois. Puis, plusieurs fois, en passant devant la chambre quand la
famille était présente, j'avais entendu des plaintes et des gémissements de douleur. La pièce paraissait vide quand je suis entré mais j'ai entendu un gémissement faible qui provenait du placard.
J'ai ouvert la porte et j'ai trouvé Harry blessé et affamé. Quand il m'a vu, il a eu peur et c'est recroquevillé dans le fond du placard. Je l'ai rassuré, soigné et nourrit. Il m'a supplié de
rien dire à personne et de ne pas appeler la police, alors j'ai rien dit.
- Il vous a parlé un peu de lui ?
- Oui. Ses parents sont morts quand il avait 15 mois. Il a été placé chez les Dursley, la femme, Pétunia, est la soeur de sa mère. C'était sa seule famille encore en
vie. Seulement, ils l'ont toujours détestés. Alors, même chez eux, il a vécu dans le placard sous l'escalier pendant 10 ans. Il fait les repas, le ménage, entretien le jardin. Le reste du temps,
il est battu, insulté, humilier, carrément torturé parfois. Pendant l'année scolaire, il va dans un pensionnat spécial en Écosse mais pendant les grandes vacances, le directeur du pensionnat le
renvoie chez ses tuteurs malgré les suppliques de Harry pour ne pas y retourner.
- Vous pensez que vous pourriez passer au QG du NCIS pour faire une déposition ?
- Oui mais comment va Harry ?
- Il a été battu et torturé mais il va s'en sortir. Nous nous occupons de lui.
- Est ce que je pourrai le voir ? Quand il sera réveillé...
- S'il accepte de vous parler, oui.
Le garçon d'étage hocha la tête en guise de réponse et quitta la chambre en disant qu'il passerait le lendemain au QG du NCIS vers 9h du matin. C'était son jour de
congé et il voulait vraiment aider le petit brun. Si sa famille pouvait être condamnée et s'il avait la chance d'être placé ailleurs, ce serait vraiment formidable.
Ziva et Gibbs finirent de prendre des photos et de rassembler des preuves. Ils décidèrent de ne pas consigner les affaires du jeune homme avec le reste des pièces à
conviction. Quelque chose leur disait que le garçon avait un secret et que ça ne devait pas être découvert.
Après un dernier regard, les scellées furent posées sur la porte. Pétunia et Dudley furent prévenus de l'arrestation de Vernon Dursley et logés dans une autre
chambre. Si la mère de famille sembla choquée et anéantie, son fils parut totalement indifférent, peut être même soulagé. Gibbs les convoqua également le lendemain après midi pour les
interroger.
Ensuite, ils gagnèrent la voiture avec laquelle ils étaient arrivés et retournèrent au QG. Tony était déjà parti avec Palmer et Ducky, il n'avait pas voulu lâcher le
jeune homme qu'ils avaient trouvé dans la chambre d'hôtel.
Quand ils arrivèrent sur place, Tim vint aussitôt vers eux.
- Ducky m'a dit de vous dire qu'il a soigné le garçon. On a déplié le canapé lit de la salle de repos pour l'installer dessus. Il a une perfusion de glucose et
minéraux. Tony est avec lui. Il ne l'a pas lâché depuis que Palmer et lui l'ont mis sur le brancard dans la chambre d'hôtel. Il lui tient la main et lui parle.
Gibbs fronça les sourcils, perplexe. Ce n'était pas vraiment le style de Tony ça. Qu'il monte avec lui dans la camionnette de Ducky oui, mais qu'il ne le lâche plus
après ça, ce n'était pas le Tony qu'il connaissait. L'agent Dinozzo était toujours en train de blaguer et de sortir des répliques de films. Dans n'importe quelle situation.
Ziva alla porter les indices et les photos au labo de Abby pendant que Gibbs allait à la salle de repos pour se servir un café et voir comment se portait le jeune
homme.
Lorsqu'il pénétra dans la pièce, il tomba sur une scène surprenante. Tony était assis sur le bord du lit du jeune homme, lui tenait la main et parlait. Il lui
parlait de son travail, de sa vie. Comme s'il espérait qu'entendre sa voix ferait que le garçon se réveillerait plus vite. Le jeune homme semblait être plongé dans un genre de coma.
D'après Ducky, son organisme tournait au ralentit, comme les ours quand ils hibernaient. Le docteur, pourtant très doué, n'avait pas pu déterminer quand l'adolescent
allait se réveiller ni pourquoi son organisme était entré dans cette pseudo hibernation.
Il avisa les traits tirés de son agent. Il était évident que l'homme était fatigué. Il fallait dire qu'ils n'avaient pas beaucoup dormi ces derniers jours avec
l'enquête précédente qui avait été complexe et difficile. Il soupira et prit la parole.
- Dinozzo ! Tu devrais aller prendre une douche, boire un café et manger quelque chose. Repose toi quelques heures aussi.
- Non.. je ne veux pas le laisser...
- Tu ne pourras pas l'aider quand il se réveillera si tu es épuisé, affamé et sale. Alors obéis...
Tony allait encore refuser mais il entendit une voix dans sa tête. Elle était douce et légèrement chantante. Sans vraiment savoir comment il le savait, il comprit
que c'était le jeune homme.
[Il a raison Agent Dinozzo et je crois que je ne me réveillerai pas avant au moins 12h encore.]
- Ok Boss, j'y vais. Mais je te prévient, je reviens dans 6 heures maximum.
Il déposa un baiser sur le front du jeune homme et après un dernier regard sur la silhouette endormie, il quitta la pièce.
Dès qu'il fut seul avec l'adolescent, Gibbs prit une chaise et s'installa prêt du lit. Il observa longuement le corps meurtrit et endormit. Il ne comprenait vraiment
pas pourquoi le jeune homme ne lui avait pas demandé d'aide quand il était passé devant lui avec son oncle. Il aurait suffit d'un signe pour qu'il intervienne et le sauve avant que le jeune homme
n'entre dans la chambre avec son oncle. Puis, sans s'en rendre compte, il parla.
- Je me demande pourquoi tu ne m'as pas fait de signe pour que je te vienne en aide quand tu es passé prêt de moi avec ton oncle. Ton regard vide et résigné, il
était évident que tu savais ce qui t'attendait. Pourquoi tu ne m'as pas demandé d'aide ? Cet homme a faillit te tuer.
Gibbs avait les larmes aux yeux et ce n'était pas le genre de choses qui lui arrivait fréquemment. Le cas de ce jeune homme le touchait vraiment. Il avait un tel
sentiment d'impuissance face à ce qui c'était déroulé à quelques mètres de lui sans qu'il n'entende rien. Si le jeune homme n'avait pas survécu, jamais il n'aurait pu se regarder dans un
miroir.
Dans son sommeil, le petit brun entendait tout. Il se fit la réflexion que éveillé, il n'aurait pas su quoi répondre à l'homme. Oui, il savait qu'il prendrait des
coups pour avoir désobéit mais pas qu'il aurait droit à une séance de torture en règle. Il y avait assez longtemps que l'oncle Vernon ne l'avait plus fait. Presque trois ans en fait. Puis, il ne
l'avait jamais fait à l'extérieur de Privet Drive, il y avait trop de risque.
À Privet Drive, il y avait une histoire bien rodée. Il était le neveu orphelin et instable que les Dursley avaient eu la gentillesse de recueillir. Il était sujet à
des crises de démence dû au choc de la perte de ses parents et poussait parfois des hurlements. Il allait à l'école au collège pour délinquants multi récidivistes St Brutus. Donc, les voisins ne
s'inquiétaient pas pour ses hurlements, les boums dans la maison, les insultes de sa famille envers lui, sa maigreur et ses difficultés à se déplacer parfois.
En dehors de Privet Drive, il n'y avait pas ce scénario et torturer Harry était trop risqué. L'oncle Vernon ne l'avait jamais fait pour cette raison. Quand l'homme
avait battu le petit brun, ce dernier avait sentit une odeur de whisky. L'homme était sûrement ivre, c'était pour ça qu'il ne s'était pas contrôlé.
Les heures passèrent, Gibbs parlait parfois au garçon mais la plupart du temps, il le regardait juste dormir. Il avait l'air si paisible malgré les pansements,
plâtres et autre. On imaginait pas qu'il avait été torturé quelques heures plus tôt.
Comme il l'avait dit, Tony revint 6 heures plus tard. Gibbs soupira, il avait espéré que son agent prendrait plus de temps pour se reposer mais il ne pouvait pas lui
en vouloir. Ce cas semblait avoir pas mal secoué Dinozzo. L'agent avait les yeux encore rougis par le sommeil et des cernes disgracieuses mais Gibbs était persuadé qu'il ne quitterait pas la
pièce tant que le jeune homme ne se réveillerait pas.
Ne prenant pas la peine de regarder son patron, Tony alla jusqu'au lit et se rassit près du garçon. Il reprit sa main et comme plus tôt, commença à la caresser
doucement, comme pour l'apaiser. Le silence s'installa. Les deux agents étaient dans leurs pensées.
Gibbs se disait qu'il faudrait interroger le jeune homme à son réveil et tenter de trouver des solutions pour ne pas le brusquer. Il devrait lui demander ce qu'était
ce bouclier même si seul Tony et lui l'avaient vu et qu'il ne l'avait pas mentionné dans son rapport. C'était plus de la curiosité personnelle. Il voulait savoir, comprendre.
Tony de son côté était obnubilé par le jeune homme. Quand il l'avait dans la chambre, sur le sol, entouré de ce dôme d'un blanc lumineux, il avait cru voir un ange.
Il ressentait le besoin de le protéger, de le câliner, de le connaître. C'était vraiment fou. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il n'avait jamais eu ce genre de réactions. Surtout envers
des hommes.
Le temps passa sans qu'ils ne s'en rendent compte. Puis, vers 8h du matin, le jeune homme commença à s'agiter. Tony qui s'était légèrement assoupis se redressa et
l'observa. Le petit brun gigotait comme mal à l'aise et ses paupières papillonnaient.
Une minute plus tard, il ouvrait doucement les yeux et Dinozzo fut heureux d'être assis parce qu'il serait probablement tombé à la renverse. Le jeune homme avait des
yeux couleur absinthe. Il n'avait jamais vu un tel regard. C'était vraiment étrange.
Ce premier chapitre est terminé, nous espérons qu'il vous a plu. Nous avons quelques chapitres d'avances mais ne préférons pas avancer de délai de
publication. Nous écrivons au feeling et à l'inspiration. Cette fic ne sera pas abandonnée mais les délais pourront parfois être longs entre deux chapitres.
Bises à tous et à toutes et à bientôt pour la suite.