Chapitre 5 : Procès (Partie 1).
Ils mangèrent rapidement puis se lavèrent et s'habillèrent tour à tour. Ils quittèrent ensuite la maison et montèrent dans la voiture de l'ex marine. Il prit aussitôt la route du palais de justice.
Vu l'heure à laquelle ils se rendaient sur place, ils y seraient en avance. Toute l'équipe du NCIS serait présente pour soutenir le petit brun. Dudley lui avait dit que la Tante Marge était arrivée depuis trois jours et qu'elle était en colère que Vernon ait été arrêté et qu'il soit jugé pour avoir torturé Harry.
Le trajet se fit dans le silence. Gibbs alla aux barrières qui menaient au parking souterrain et le gardien les laissa entrer quand il reconnut l'agent du NCIS. Il se dirigea vers les places réservées à l'agence et se stationna sur l'une d'entre elles. Il constata que Abby, Ducky et au moins Tony étaient déjà arrivés puisque leurs voitures étaient là.
Ils se dirigèrent vers l'ascenseur et s'y engouffrèrent dès que l'engin arriva. Moins de deux minutes plus tard, ils étaient dans le grand hall du tribunal. Celui ci était presque désert. Ils virent les distributeurs de cafés, boissons et friandises et aperçurent l'équipe du NCIS au grand complet, Roman, Dudley et Richard à proximité.
Harry arbora un large sourire, il n'était pas seul. Une dizaine de personnes seraient présentes pour le soutenir. Gibbs et lui approchèrent du groupe et il les salua chaleureusement.
- J'ai fuis l'hôtel. Lança Dudley à Harry.
- Pourquoi ?
- Ma mère et la tante Marge faisaient pression sur moi pour que je revienne sur mon témoignage. Elles voulaient que je dise que j'avais mentis et que tu étais un déséquilibré. Du coup, j'ai rassemblé mes affaires et je suis allé rejoindre l'oncle Ricky à son hôtel.
- Merci... d'être de mon côté... Répondit le petit brun, ému que son cousin le soutienne.
- Tu sais Harry. Je sais que j'ai été cruel avec toi quand on était enfant mais je le faisais surtout pour plaire à mes parents. Je t'ai toujours apprécié et je n'oublierai jamais que malgré le mal que je t'ai fait, tu m'as sauvé des détraqueurs il y a un peu plus d'un an. J'ai faillis mourir...
- En fait ils en avaient pas après ta vie mais après ton âme... ça revient au même puisqu'il ne serait resté de toi qu'une enveloppe vide.
- Peu importe. Merci.
Harry se jeta dans les bras de Dudley et son cousin l'enlaça doucement pour lui montrer qu'il était là et le soutiendrait jusqu'au bout.
Le groupe prit la direction de la salle d'audience dans laquelle le procès devait avoir lieu. Une fois devant, ils prirent place sur les bancs qui étaient installés contre le mur et attendirent.
Ils discutèrent tranquillement pour faire passer le temps et achever de détendre Harry qui ne cessait de se triturer les mains et de gigoter. Jamais le survivant n'avait été aussi nerveux. De ce procès dépendait son futur, il en était conscient et il espérait vraiment que son oncle ne s'en sortirait pas. Si l'homme se trouvait innocenté, jamais il ne pourrait s'en remettre. Il avait ce besoin d'être reconnu en tant que victime pour pouvoir se reconstruire.
Alors que les nerfs du petit brun étaient prêts à lâcher, la porte s'ouvrit et ils furent invités à entrer. Ils pénétrèrent dans la salle d'audience encore déserte et prirent place du côté de l'accusation. L'avocat qui défendait Harry et l'adjointe du procureur lui firent des sourires encourageants et il se détendit légèrement.
Le dossier était très complet. Il y avait les différents témoignages, des photos de Harry quand il avait été sauvé par Gibbs et les autres. Le procureur avait même envoyé deux inspecteurs de la police de Washington à Privet Drive en Angleterre pour fouiller la maison et prendre des photos.
Les policiers avaient vu le placard sous l'escalier, la chambre avec la porte munit de verrous, la chatière et les barreaux à la fenêtre. Ils avaient trouvé un carnet où Vernon écrivait les corvées que Harry effectuait pour les voisins et l'argent qu'il avait touché pour ça. L'armoire du brun avec les vêtements trop grands pour lui. Il y avait même des calculs qui indiquaient combien leur coutait Harry.
Vernon avait calculé qu'en laissant Harry prendre une douche froide de 5 minutes chaque jour, en le laissant aller aux toilettes trois fois et en lui donnant deux croutons de pain et un verre d'eau et de lait tous les jours. Le brun leur coutait 3 livres par jour.
Il n'y avait aucun doute sur le verdict selon le procureur et l'avocat du petit brun. Vernon Dursley allait être condamné.
Comme Harry était mineur, le procès se déroulerait à huis clos et seul les personnes concernées par l'affaire et la famille proche pouvaient entrer. Un petit groupe pénétra dans la salle et une voix légèrement aiguë et sévère s'éleva le faisant sursauter.
- Toi ! Tu n'es qu'un sale petit ingrat ! Un petit monstre insolant ! Un menteur ! J'avais dit à Vernon qu'il fallait exterminer la vermine comme toi dès tout petit ! Quand les parents sont mauvais, l'enfant l'est aussi ! Tu paieras pour ça !
Il n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que c'était la tante Marge. Ses poings se crispèrent sur le tissu de son pantalon et il retint un petit cri effrayé. Cette femme lui avait toujours fait peur. Elle avait été très cruelle avec lui. Dudley grogna, se leva et hurla sans pouvoir s'en empêcher...
- Tais toi vieille peau ! Harry est quelqu'un de bien ! Mes parents et toi vous êtes des monstres ! Surtout toi ! Combien de fois as tu lâché tes chiens sur lui ? Combien de fois l'as tu battu avec un martinet ? Alors ne l'approche pas ! Vieille folle !
Après sa tirade, Dudley se rassit, prit la main de Harry et lui fit un sourire pour lui montrer son soutient. Le silence tomba sur la salle comme une chape de plomb. La tension était palpable. Marge avait un air outré sur le visage et Pétunia un air un peu pincé.
Les deux parties se jetaient des regards haineux. Mrs Dursley observait son fils, les yeux emplis de tristesse. Elle savait qu'elle le perdait un peu plus chaque jour mais elle ne regrettait pas les choix qu'elle avait fait. Harry restait un monstre répugnant à ses yeux.
Le juge et le jury entrèrent dans la pièce et prirent rapidement leurs places. Les larmes roulaient silencieusement sur les joues du petit brun sans que ce dernier s'en rende compte. On pouvait voir à quel point il était fragile et marqué par la vie.
Tout le monde était resté debout le temps que le juge, le greffier et le jury prennent leurs places. L'ambiance était toujours aussi tendue. Harry tremblait comme une feuille. Il avait de nouveau ce regard vide que Gibbs avait vu le jour de son agression. L'ex marine posa une main sur l'épaule du petit brun pour le calmer. Ce dernier sursauta et se mordit la lèvre pour retenir le hurlement de terreur qui menaçait de sortir.
Il releva la tête et croisa le regard protecteur de Gibbs. Il soupira doucement et se détendit. De leurs places, le juge et le jury n'avaient rien manqué de la scène. Il était évident que Harry avait peur et avait subit un gros traumatisme, il réagissait comme une bête traquée.
La voix du procureur les ramena sur terre, le procès débutait enfin.
- Affaire 4125, état de Washington, Ministère Publique contre Vernon Roland Dursley, 38 ans, chef d'entreprise, domicilié au 4 Privet Drive, Little Winging, Surrey, Angleterre. L'accusé comparait pour coups et blessures, séquestration, tortures psychiques, actes de barbarie et tentative de meurtre sur la personne de Harry James Potter, 16 ans, domicilié à la même adresse que l'accusé. La victime étant mineure et membre de la famille de l'accusé, cela constitue des circonstances aggravantes. Comment plaidez-vous ?
L'avocat de la défense était commis d'office et ne se faisait pas beaucoup d'illusions sur cette affaire. Surtout avec la défense de son client. Il avait bien tenté de trouver une autre stratégie de défense mais l'homme avait rejeté toutes ses propositions en bloc.
- Mon client plaide coupable votre honneur. Il a agit comme il l'a fait pour sauver sa famille. Son neveu est un monstre, il est dérangé psychologiquement, il est dément et violent.
Le greffier nota tout ce qui venait d'être dit. Il avait un léger sourire aux lèvres. C'était la stratégie de défense la plus pathétique qu'il ait entendu. L'accusé était une armoire de 1m90 environ et devait approcher des 150 kg alors que la victime faisait aux alentours de 1m65 et 50kg tout mouillé. Il n'aurait jamais pu maitriser l'accusé. Cette défense ne tenait pas du tout la route.
Ensuite, des chemises cartonnées contenants des copies de tous les éléments de l'enquête et le déroulement du procès furent distribuées au juge et au jury afin qu'ils puissent se faire une idée globale de l'affaire et des débats à venir.
Après un moment de flottement durant lequel on entendait que le bruit des pages qui tournaient, le calme revint dans la salle d'audience. Les dépositions des témoins allaient commencer. Comme pour chaque procès, c'était les témoins à charge qui ouvrait le bal.
- J'appelle Harry James Potter à la barre.
Le petit brun sursauta, il regarda partout autour de lui et après que Gibbs lui ait soufflé des encouragements au creux de l'oreille, il se leva et alla s'installer à la barre. L'adjoint du procureur régla la hauteur du micro et commença à parler.
- Tu t'appelle Harry James Potter, tu as 16 ans, tu vis avec ton oncle et ta tante en Angleterre ?
- Oui...
- Jure tu de dire toute la vérité et rien que la vérité. Lève la main droite et dis je le jure.
Harry posa sa main gauche sur la bible qu'on lui tendait puis leva la main droite et répéta.
- Je le jure.
- Très bien. Raconte nous ce qui c'est passé le 6 Aout 2010.
- Le matin, je me suis réveillé dans le placard de la chambre d'hôtel. Mon oncle m'a autorisé à en sortir pour aller prendre une douche. Ensuite, il m'a laissé boire un verre de lait et manger un demi croissant. Puis, il m'a fait ranger et nettoyer la chambre et la salle de bain. Ils sont partis déjeuner, ils m'ont dit de rester dans le placard et qu'ils partaient pour la journée. Qu'ils ne rentreraient que tard après le dîner. Mes consignes étaient « tu reste dans le placard et tu fais comme si tu n'existais pas. ».
Après leur départ, je suis resté deux heures dans le placard, je voulais être sûr qu'ils avaient terminé de déjeuner et qu'ils avaient quitté l'hôtel avant de sortir. Comme ils ne revenaient pas, je suis sorti de la chambre et j'ai rejoint le garçon d'étage, Roman, à l'accueil. Il m'a donné à manger et on a discuté. C'est une habitude qu'on avait depuis quelques jours.
Ça faisait un peu plus d'une heure que j'étais là quand ma famille est rentrée. J'ai essayé de regagner discrètement la chambre d'hôtel et le placard mais mon oncle m'a vu. Il m'a prit par le bras et m'a trainé jusqu'à la chambre. J'essayai de le calmer, de lui dire que j'étais désolé et que je désobéirai plus mais il écoutait pas. Je me souviens qu'on est passé devant l'agent Gibbs. Puis, on est entré dans la chambre...
Harry se mit à trembler et des larmes roulèrent de nouveau sur ses joues pâles et creuses. Il prit une gorgée d'eau, respira un grand coup et repris son récit.
Dès que la porte c'est fermée, il m'a jeté au sol. J'ai fermé les yeux, crispé mes poings et les premiers coups sont arrivés. J'ai entendu des bruits de craquement et j'avais mal mais je refusais de crier.
Mon oncle c'est énervé encore plus, il disait que j'étais un monstre et qu'il voulais m'entendre hurler. Il a arraché mes vêtements et il a commencé à me donner des coups de ceintures. Je sentais le cuir qui brûlait ma peau, je savais que le sang coulait mais je criais toujours pas. Alors, il a pris son couteau de chasse et il a commencé à dessiner des choses sur ma peau avec, puis il a enfoncé son couteau plusieurs fois. Ça faisait mal.
Là, il c'est arrêté un peu. J'ai essayé de me relever pour m'enfuir et appeler à l'aide mais je tenais pas debout et je suis tombé. Il est revenu, il riait, il m'insultait. C'est la que j'ai senti du liquide froid couler sur ma peau. J'ai compris que c'était de l'alcool quand ça a commencé à piquer et à brûler. La douleur était trop forte. J'ai hurlé et je me suis évanouis.
Quand je me suis réveillé, j'étais dans les locaux du NCIS. L'agent Gibbs m'a dit que j'avais été soigné et que mon oncle avait été arrêté.
Marge et Vernon arboraient des sourires satisfaits. L'homme était fier de ce qu'il avait fait. Pour le reste de l'assistance, c'était l'horreur. Le jury était outré. Certains étaient très pâles. Surtout que le dossier comportait des photos du petit brun après son agression. Savoir qu'il n'avait pas crié pendant la séance de torture rendait les choses plus atroces encore. Ça voulait dire que le petit brun était habitué à tout ça.
L'assistant du procureur plongea son regard dans les yeux verts du jeune homme et demanda.
- Pourquoi vis-tu avec les Dursley ?
- Mes parents ont été assassinés quand j'avais 15 mois. La tante Pétunia était la seule famille que j'avais alors on lui a confié ma garde.
- Comment vis-tu chez les Dursley ? Peux-tu dire que tu as eu une enfance heureuse ?
- Non. En fait, quand je suis arrivé chez eux, j'ai tout de suite été enfermé dans le placard sous l'escalier. Mes couches n'étaient presque jamais changées, j'étais très peu nourrit et très peu lavé. Pour me laver, ma tante m'asseyait dans une grande bassine d'eau froide, elle mettait des gants de vaisselle et me touchait à peine.
Puis à 4 ans, j'ai été autorisé à sortir du placard dans la journée. Ma tante m'a appris à lire et compter. Je préparais les repas, faisais le ménage, entretenais le jardin, allais faire les courses. Quand je faisais des erreurs, j'étais battu et enfermé dans mon placard. Même quand j'en faisais pas.
À 6 ans, en plus de mes corvées, j'ai commencé à aller à l'école mais je faisais exprès d'être nul, parce que si j'avais de meilleurs résultats que Dudley j'étais battu. Quand quelqu'un venait à la maison, mes consignes étaient « tu reste dans ton placard, pas un bruit, tu fais comme si tu n'existais pas, si tu cause le moindre problème, tu vas le regretter. ». Du coup, je restais dans le noir, en silence.
Quand j'ai eu 11 ans, j'ai été envoyé dans une école spéciale que mes parents avaient fréquenté étant jeune. C'est un pensionnat en Écosse. Les Dursley m'ont donné la deuxième chambre de Dudley mais il y avait une dizaine de verrous à la porte, une chatière pour me donner mes repas et des barreaux à la fenêtre. J'avais le droit de sortir que pour mes corvées. Heureusement, j'étais chez les Dursley que pour les vacances d'été, le reste du temps, j'étais au pensionnat.
- Et les voisins, les personnes que tu as croisé hors de la maison, personne ne c'est jamais posé de question ?
- Non. Ma famille avait dit que j'étais perturbé depuis la mort de mes parents. Que je souffrais de troubles alimentaire, que je faisais des crises de démences qui me faisaient pousser des hurlements et que je me mutilais. Du coup, pour les habitants du quartier, j'étais juste le gamin cinglé du N°4.
- Et à ton pensionnat ?
- J'en ai parlé au directeur. Je l'ai supplié de ne pas me renvoyer chez les Dursley mais il ne m'a pas écouté. Il disait que l'assassin de mes parents n'avait jamais été attrapé et que pour cette raison, j'étais en sécurité chez les Dursley.
- Pourquoi ta famille t'as amené ici avec elle ?
- Ils n'ont pas eu le choix. Le directeur de mon pensionnat a prit de l'argent sur un compte que mes parents ont laissé pour moi plus tard. Il a payé le voyage, l'hôtel, tout. Donc, les Dursley n'avaient rien à payer.
- Bien. Quand tu es passé devant l'agent Gibbs avec ton oncle, pourquoi tu ne lui as pas demandé d'aide ?
- Je pensais que je serai battu et jeté dans le placard. Pas que j'aurai droit à une séance de torture. Mon oncle ne l'avait plus fait depuis 3 ans environ et il ne le faisait jamais en dehors de Privet Drive. C'était trop risqué. À Privet Drive, il y avait une histoire pour expliquer ma maigreur, mes hurlements, les marques de coups et autre. Mais cette histoire n'existait pas en dehors de Privet Drive.
- Pourquoi pense-tu qu'il t'a torturé ce jour là ?
- J'ai senti l'odeur de Whisky. Il était ivre, c'est pour qu'il ne c'est pas contrôlé.
- Bien, je te remercie Harry, je n'ai plus de question.
Harry prit une nouvelle gorgée d'eau. Ses mains tremblaient. C'était vraiment dur de raconter sa vie bafouée à des inconnus. Seulement, il savait que c'était nécessaire s'il voulait être reconnu en tant que victime et ne plus jamais revoir les Dursley. Le juge prit la parole.
- Est ce que la défense a des questions ?
L'avocat de la défense avait pourtant pensé à une foule de questions. Mais l'état de fragilité de la victime et le récit détaillé de sa vie d'horreur l'avait dissuadé de le torturer davantage. Il secoua la tête et déclara.
- Aucune question votre honneur.
- Bien, tu peux regagner ta place Harry.
Le petit brun se leva et marcha vers sa place. Ses pas étaient hésitants, il vacillait légèrement. Il était prêt à s'écrouler à tout instant. Il se rassit entre Dudley et Gibbs et l'ex marine l'attira contre lui. Harry nicha sa tête contre son torse et laissa couler des larmes silencieuses. Ça faisait bien longtemps qu'il avait appris à pleurer en silence. Il l'avait appris de manière brutale, sous les coups de son oncle.
- Ce monstre a mentit ! Mon frère est quelqu'un de bien ! Il a juste donné à ce morveux ce qu'il méritait. Il aurait dû l'exterminer cette Vermine !
- Silence ! Miss Dursley ! Si je dois vous rappeler encore à l'ordre je vous condamne pour outrage à la cour ! Hurla la juge en faisant claquer son marteau.
Cette réflexion de Marge avait choqué la plupart des personnes présentes. Cette femme était vraiment abjecte. Le rictus satisfait de Vernon Dursley les écoeurait. Le juge tapa plusieurs fois avec son marteau pour ramener le calme. Quand la salle fut silencieuse, ce fut au tour de Dudley d'être appelé à la barre.
Le fils Dursley se leva et se dirigea vers la barre. Après les formalités d'usage, l'adjoint du procureur commença à l'interroger.
- Que pouvez vous nous dire sur cette fameuse journée du 6 Aout 2010 ?
- Ce jour là, j'ai piqué une crise de nerfs, je le faisais exprès, je voulais juste voir si mes parents allaient encore céder à mes caprices. Je n'ai jamais compris pourquoi ils faisaient tout ce que je voulais alors qu'ils étaient cruels avec Harry. J'ai hurlé que je voulais sortir. Bien sûr, après quelques minutes, ils ont accepté. On a été déjeuner puis on a quitté l'hôtel.
Alors qu'on visitait le musée des beaux arts, j'ai fait un nouveau caprice. Je hurlais que c'était nul et que je voulais rentrer pour manger des crêpes à l'hôtel. Ma mère a tenté de me raisonner au début puis ensuite elle a dit « si c'est vraiment ce que tu veux mon Dudleynouchet, alors nous allons rentrer ». puis on est rentré à l'hôtel. Quand mon père a vu que Harry avait désobéit, il est devenu rouge de rage. Je voulais les suivre pour calmer mon père mais ma mère m'a traîné au restaurant de l'hôtel.
Plus tard, des policiers sont venus. Ils ont dit que mon père avait été arrêté et que ma mère et moi allions changer de chambre.
- Et ensuite ?
- Le lendemain nous sommes allés dans les locaux du NCIS. J'ai été interrogé par l'agent McGee. Il était sympa, il m'a compris je crois.
- Que lui as tu dis ?
- Que je comprenais pas pourquoi mes parents étaient comme ça avec Harry. Qu'ils ne méritaient pas d'avoir sa garde et que si j'avais le choix, même moi, je vivrais plus avec eux.
- Pourquoi ?
- Et bien, je veux dire, en général, je suis heureux, j'ai tout ce que je veux mais c'est juste trop. Ma mère me gave comme un porc. Dès que je fais un caprice, on accède à mes désirs. Je suis sûr que si je disais que je veux tuer quelqu'un, mon père m'amènerait la personne sur un plateau. C'est trop. Je passe mon temps à tester les limites mais la vérité c'est qu'il n'y en a pas. C'est pas ça une vraie famille. Des parents se comportent pas comme ça normalement.
- Comment se comporte ta mère depuis l'arrestation de ton père ?
- Je sais pas. Je suis parti après l'arrivée de tante Marge. Je suis avec mon oncle Richard, à son hôtel.
- Pourquoi ?
- Ma mère et ma tante ont essayé de me forcer à revenir sur mon témoignage. Elles voulaient que je dise que j'avais menti. Que Harry était un monstre anormal et que mon père avait agit pour défendre notre famille. Que Harry était dément et qu'il avait agressé mon père.
- Et c'est vrai ?
- Vous plaisantez ? Vous avez vu la carrure de mon père par rapport à celle de Harry. Pensez vous réellement que Ry pourrait maitriser mon père ? C'est irréel.
- Plus de questions votre honneur.
L'avocat de la défense se leva, cette fois ci, il avait des questions. Il approcha de Dudley et débuta le contre interrogatoire.
- Dis moi Dudley. Quand tu étais enfant, tu avais un jeu qui s'appelait « la chasse au Harry ». En quoi il consistait ?
Dudley crispa ses poings. Il détestait se rappeler à quel point il avait été cruel avec son cousin. C'était une partie de sa vie qui lui faisait horreur. Il se détestait pour ça et commençait tout juste à se pardonner sa cruauté.
- C'était quand j'étais avec ma bande de copains. Mon père m'avait dit que je devais tout faire pour que Harry n'ai pas d'ami. J'ai obéis, je voulais plaire à mes parents. Donc, avec Piers, Malcolm, Dennis et Gordon, on avait notre jeu. On courait derrière Harry et quand on l'attrapait, on le frappait tous les cinq en l'insultant.
- Peux tu nous parler de la journée de 2 Aout 2004 ?
- Mon père avait passé la journée au pub avec des amis. Il est rentré très tard, il était ivre. Il est venu me réveiller et m'a ordonné de le suivre. Il m'a amené dans la chambre de Harry. Il a commencé à le battre. Puis, il m'a regardé et m'a dit « tu dois être un homme Dudley... Aide moi à mater ce monstre ». Je voulais pas mais le regard de mon père était haineux et fou, j'ai eu peur. Alors j'ai obéis et je l'ai aidé à torturer Harry. Ça a duré longtemps. Quand Harry c'est évanouis, il m'a fait quitter la chambre et il est allé se coucher. Moi, je suis allé à la salle de bain et j'ai vomi.
L'avocat secoua la tête. Il voulait démonter la crédibilité de Dudley mais avec les réponses du jeune homme, il ne faisait que la renforcer. Il était tant d'arrêter les dégâts. Il soupira et annonça.
- Plus de question.
L'avocat s'éloigna et Dudley se releva pour rejoindre sa place. Harry offrit un large sourire à son cousin et déposa un baiser sur sa joue pour le remercier. Le témoignage du garçon avait été parfait. Il avait bien vu que l'avocat de Vernon avait tenté de le discrédité mais il n'y était pas parvenu. Le jeune homme parvenir toujours à minimiser sa cruauté. Le jury avait comprit que Dudley avait agit uniquement par peur et envie de plaire à ses parents.
Un court silence s'abattit sur la salle. Puis, le procureur appela le garçon d'étage à la barre. Roman traversa la pièce fier et droit et prit place à la barre. Il fut présenté et énonça les paroles d'usages puis, les questions débutèrent.
- Racontez nous ce qui c'est passé le 6 Aout 2010 ?
- En fait, la journée a été plutôt calme. Le matin, j'ai fait mon travail de garçon d'étage et l'après midi, je travaillais à l'accueil des clients. Harry est venu me rejoindre aux alentours de 17h30. Je lui ai donné à mangé et nous avons discuté. Puis, un de mes collègues est arrivé choqué en disant qu'il avait trouvé le cadavre d'une femme militaire. Alors, nous avons appelé la police et ils ont contacté le NCIS. Harry et moi avons continué à discuter.
Nous avons vu l'agent Gibbs et son équipe arriver. Ils venaient juste de monter dans l'ascenseur quand les Dursley sont arrivés à leur tour. Harry a tenté de partir discrètement mais son oncle l'a vu. Il est allé vers lui, il avait l'air furieux. Il l'a attrapé par le bras et l'a forcé à monter dans l'ascenseur. J'étais inquiet mais j'ai reçu plusieurs coups de téléphones pour des réservations et j'ai géré l'arrivée de quelques clients.
Aux alentours de 20h, j'ai vu des policiers qui sortaient de l'ascenseur avec Vernon Dursley menotté. Alors, je suis aussitôt monté, j'étais inquiet pour Harry, j'avais peur. Dans la chambre, j'ai vu l'agent Gibbs et l'agent David. J'ai demandé comment allait Harry. Ils m'ont demandé si je le connaissais et j'ai dit ce que je savais. Ils ont pris des photos et emballé des objets et ils sont partis.
- Comment avez vous connu Harry ?
- Je l'ai vu quand il est arrivé à l'hôtel avec sa famille le 24 Juillet. J'ai envoyé un groom pour leurs bagages mais Mr et Mrs Dursley ont dit qu'ils n'en avait pas besoin et que leur neveu allait porter leurs bagages. J'ai proposé un chariot à Harry mais Vernon Dursley m'a dit que ce ne serait pas nécessaire. J'ai aussitôt pensé qu'avec sa carrure, Harry aurait du mal à porter tout ça.
Quand sa famille est allée à la chambre, je l'ai aidé. Son oncle nous a vu, il était furieux. J'ai vu que Harry semblait avoir peur mais il a dit de ne pas m'inquiéter et il est rentré dans la chambre. J'ai entendu des insultes, des bruits sourds et des gémissements. Après ça, je n'ai pas revu Harry.
La famille commandait des petits déjeuners pour trois, quand ils allaient au restaurant ou sortait, Harry n'était jamais avec eux. Au départ, j'ai pensé que Harry était peut être parti mais quand je passais devant la chambre, j'entendais souvent des insultes, des bruits sourds et des gémissements. Le 31 Juillet, j'ai entendu les Dursley dire qu'ils partaient pour la journée.
Dès qu'ils ont quitté l'hôtel, j'ai attendu 1h et je suis allé dans leur chambre. Elle paraissait déserte mais au moment où j'allais partir, j'ai entendu un gémissement dans le placard. Je me suis approché et j'ai ouvert la porte. Harry a poussé un petit cri terrifié et il c'est recroquevillé au fond du placard. Je lui ai parlé pour le rassurer. Il c'est approché et j'ai vu les marques de coups. Il avait des marques qui ressemblaient à des marques de fouet.
Je l'ai soigné, je lui ai donné à manger et nous avons parlé. Après, quand sa famille partait, il venait me rejoindre dans l'hôtel, soit sur ma tournée de garçon d'étage, soit à l'accueil. Je lui donnais à manger et on parlait. Il m'a supplié de rien dire à personne pour ce qui se passait avec sa famille. Il a dit qu'il n'avait pas le choix. Il n'avait personne d'autre pour le recueillir et qu'il n'avait plus que deux ans à tenir avant de pouvoir partir de chez eux. Alors, j'ai rien dit mais je le surveillais comme je pouvais.
- Pour Dudley Dursley, vous n'avez pas parlé de lui.
- Je ne l'ai jamais vu faire de mal à Harry ou l'insulter. Au contraire. Il le regardait souvent avec inquiétude et affection. Il est venu plusieurs fois me demander à manger et à boire et je suis sûr que c'était pour Harry. Nous avons un peu discuté et Dudley disait qu'il ne comprenait pas pourquoi ses parents étaient comme ça mais qu'il ne pouvait rien faire. S'il tentait quelque chose, son père s'en prendrait aussitôt à lui et sa mère suivrait forcément son père.
- Vous a t-il dit autre chose ?
- Oui. Que s'il pouvait, il partirait de cette maison et qu'il emmènerait Harry avec lui parce que son cousin était quelqu'un de bien et qu'il méritait d'être heureux.
- Bien. Mr Miles, ce sera tout.
Le juge demanda si la défense avait des questions mais l'avocat répondit par la négative. Le garçon d'hôtel se releva et alla s'asseoir à proximité de Harry. Le petit brun lui fit un léger sourire auquel il répondit. Puis, ce fut au tour de Richard Dursley d'être appelé à la barre.
Comme les autres avant lui, il fut présenté et dût énoncer les formules d'usages.
- Mr Dursley ? Comment avez vous su ce qui c'était passé dans cette chambre d'hôtel ?
- C'est Jethro Gibbs qui m'a téléphoné. Le nom de Dursley l'avait marqué. Nous avons servit ensemble pendant la première guerre du Golf. Il savait que j'avais un frère et une soeur plus jeunes que je ne voyais plus et qui vivaient en Angleterre, mon pays d'origine. Il m'a demandé si mon frère s'appelait bien Vernon, si sa femme était bien Pétunia et son fils Dudley. Je lui ai répondu que Pétunia avait aussi recueillis son neveu Harry et que le garçon m'avait semblé très gentil même si je ne l'avais vu qu'une fois et qu'à l'époque, il avait un bras cassé suite à une mauvaise chute. Là, il m'a dit que le garçon n'était pas tombé et qu'il était maltraité depuis qu'il vivait chez mon frère. J'ai décidé de prendre le premier avion pour venir voir Harry et le soutenir.
- Vous avez vu Harry une seule fois ? À quelle occasion ?
- Quand Harry avait 5 ans, je suis venu en Angleterre voir mon frère. Quand je suis arrivé chez eux, ils m'ont présenté leur fils Dudley et là, j'ai vu un petit garçon pâle et terrifié qui se cachait sous le buffet du salon. Pétunia m'a dit que c'était son neveu Harry. Qu'elle l'avait recueillis suite au décès de ses parents et que le petit était perturbé. Qu'il avait peur de tout et souffrait de troubles alimentaires. Qu'il avait eu une crise de panique quelques jours plus tôt, avait fait une chute dans l'escalier et c'était brisé le bras.
- Vous ne vous êtes pas douté que le garçon était maltraité ?
- À l'époque non. Mais maintenant, avec le recul, il y avait tellement d'indices.
- Comment ça ?
- Et bien. J'ai réussi à apprivoiser Harry. Nous parlions beaucoup et il était très éveillé malgré son jeune âge. Dudley allait à l'école dans la journée mais lui non. Dudley avait des vêtements à sa taille et à la dernière mode, Harry ne portait que des vêtements usés et trop grands pour lui. Puis, nous avons fait une sortie à Londres ensemble, je l'ai amené dans un fast food, je me souviens qu'il avait dévoré un hamburger, des frites et une glace. Il disait que j'étais gentil et m'a remercié. Quand je lui ai demandé pourquoi, il m'a juste répondu. « j'avais très faim, j'ai pas mangé depuis trois jours. » Il c'était tendu aussitôt après, comme s'il avait dit quelque chose de mal et avait ajouté « j'avais pas faim, c'est pour ça. ». Quand je suis parti, je lui ai donné ma carte de visite mais il ne m'a jamais contacté.
- Pourquoi ? Il avait l'air de vous apprécier ?
- Dès que je suis parti, sa tante a pris la carte et l'a brûlé. D'après Harry, c'était parce qu'elle avait peur qu'il se confie à moi si on devenait proche.
- Qu'auriez vous fait si Harry c'était confié à vous ?
- J'aurais prévenu les autorités et entamé des démarches pour le recueillir. J'ai toujours regretté de ne pas avoir eu d'enfant et ce garçon est adorable. Je pensais que ma soeur Marge, qui ne c'est jamais remise d'apprendre sa stérilité l'aurait pris sous son aile mais Harry m'a avoué qu'elle aidait Vernon a lui faire du mal. Que quand elle venait, elle lâchait ses chiens sur lui, l'insultait et le battait avec un martinet et que c'était pour cette raison qu'il c'était caché à mon arrivé à l'époque. Parce qu'il avait eu peur que je sois comme eux et que je lui fasse du mal.
- Que pensez vous de votre neveu Dudley ?
- C'est un jeune homme bien. Il a fait du mal à Harry dans le passé mais c'était juste pour satisfaire ses parents, pour qu'ils soient fiers de lui. Il m'a dit qu'il ne voulait plus vivre avec eux, il a demandé si j'accepterai qu'il vienne vivre avec moi après le procès et j'ai accepté.
Pétunia se leva, furieuse et hurla.
- Jamais ! Jamais mon fils ne partira de ma maison ! C'est mon fils ! Personne ne me l'enlèvera !
- Oh ! Ça suffit Pétunia ! Ton fils a été contaminé par la monstruosité de ce petit cafard ! Il devrait lui aussi être exterminé ! De la mauvaise graine ! Cria Marge qui s'était levée elle aussi.
Le juge fit claquer son marteau et cria.
- Silence ! Miss Dursley, vous êtes en état d'arrestation pour outrage à la cour. Dès la fin du procès, vous passerez une semaine en prison.
La tante Marge arbora un air méprisant et se rassit. Richard regardait sa soeur, choqué. Elle avait tellement changé. Elle qui avait été si douce et souriante dans leur jeunesse. Elle était devenue une femme amère et détestable. La voix du procureur le tira de ses pensées.
- Plus de questions.
Comme pour les autres témoins, l'avocat de Vernon ne contre interrogea pas. Il avait abandonné l'idée d'obtenir une peine moins lourde pour son client. L'homme était détestable et rien ne pouvait plus le sauver. Le jury et le juge avaient déjà leurs opinions et il ne doutait pas une seconde que le verdict serait sévère et pour tout dire, son client le méritait.
C'était l'heure du déjeuner, Le juge annonça qu'il y avait une pause et que le procès reprendrait à 14 heures avec le visionnage de certains interrogatoires effectués en Angleterre. Que des photos de l'endroit où vivait Harry allait être montré puis se serait au tour des témoins de la défense.
Vernon fut mené en cellule par deux agents et Marge également. Ils seraient ramenés dans la salle pour la suite du procès. Les autres sortirent du tribunal et se rendirent dans une pizzeria toute proche pour manger. Pétunia resta dans le hall du tribunal à errer comme une âme en peine.
Ainsi s'achève ce nouveau chapitre. Nous espérons qu'il vous a plu. Nous travaillons sur la suite de l'histoire et tentons de la rendre aussi compréhensible que possible. À bientôt pour la suite.
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