Chapitre 3 : Apprendre la confiance.
Il était presque 18h quand quelqu'un frappa à la porte. L'agent Dinozzo invita la personne à entrer.
Ducky ouvrit la porte et se figea un instant en voyant la position dans laquelle se trouvait Tony et son jeune patient. Avant qu'il ne puisse dire quoique ce soit, le brun papillonna des yeux et les ouvrit. Le jeune homme le regarda et lui envoya un sourire éblouissant.
- Bonjour jeune homme. Je suis le Docteur Malard mais tu peux m'appeler Ducky.
- Euh... Bonjour. Je suis Harry Potter.
Ducky approcha lentement comme pour ne pas l'effrayer. Même si l'homme ne lui faisait pas vraiment peur, Harry ne pouvait s'empêcher de scruter les moindres de ses faits et gestes. Quand l'homme fut proche de lui, il prit un profonde inspiration pour se calmer.
- Tony ? Tu peux nous laisser le temps que j'examine mon patient ?
- Euh... oui. Tu veux quelque chose Harry ?
- J'ai un peu faim et soif.
- D'accord.
Tony quitta la pièce. Quand Harry fut seul avec le médecin, ce dernier commença à ôter les pansements et poussa une exclamation de surprise. Il avait compté 8 coups de couteau et deux avaient disparu. Certaines marques de ceinture aussi avaient disparu, son poignet gauche était presque ressoudé et son épaule était guérie. C'était tout simplement incroyable.
- Tu cicatrise bien trop vite jeune homme. Deux des coups de couteau ne sont plus présents, des marques des coups de ceintures ont aussi disparu. Ton poignet n'est plus brisé et ton épaule est guérie.
Harry se tortilla, mal à l'aise. Il allait devoir parler. Il espérait juste que l'homme ne le verrait pas comme un monstre et ne tenterait pas tout un tas d'expériences sur lui. Il ne pourrait pas supporter qu'on le traite comme un rat de laboratoire. Il avait assez souffert comme ça. Il ferma les yeux un instant et prit de profondes inspirations pour se calmer. Puis, malgré ses mains tremblantes, il prit la parole d'une voix claire et posée.
- Je ne suis pas un humain comme les autres...
- Je t'écoute. Répondit Ducky en fronçant les sourcils.
- En fait, si je cicatrise plus vite, c'est parce que ma magie me soigne et encore avec des potions, je serais déjà sur pieds. Je suis un sorcier...
- Sorcier ? Potion ? interrogea le médecin légiste, perplexe.
- Oui. En fait, il existe un monde magique dont je fais partie. Je suis un sorcier. Habituellement, je suis soigné avec des potions. Il y a le poussos pour les fractures, elles sont soignées en juste quelques heures puis l'essence de dictame qui fait disparaître les plaies en quelques secondes. J'en ai dans ma malle mais je ne veux pas les prendre, je ne veux pas que tout le monde sache pour moi.
- Pourquoi ? Ton don est exceptionnel ?
- Je n'ai pas de bons souvenirs avec les personnes non magiques. Je veux dire, ma famille me voit comme un monstre et m'a élevé comme tel. J'ai été battu, affamé, assoiffé, torturé, enfermé dans un placard, traité comme un esclave juste parce que je suis un sorcier.
- Parles en aux autres. Personne ici ne te verra comme un monstre et je pense que Abby va le découvrir puisque c'est elle qui s'occupe de tes analyses de sang.
Harry ne répondit pas et se contenta de hocher la tête. Ducky nettoya les plaies restantes, remit de la crème sur les hématomes et refit des pansements propres. Il donna quelques médicaments au jeune homme, notamment pour les nausées vu qu'il recommençait à se nourrir. Puis, il discuta avec lui en attendant que Tony revienne.
Le Docteur Malard proposa à Harry de lui donner quelques cours de médecine légale et d'anatomie quand il serait sur pieds. Le petit brun accepta. Il était curieux de nature et adorait apprendre de nouvelles choses.
Il n'en avait jamais parlé à personne mais s'il avait voulu, il aurait largement pu devancer Hermione dans toutes les matières à Poudlard. Il était assez doué et apprenait très vite. Seulement, il faisait en sorte d'être un élève moyen. Il avait déjà l'étiquette de survivant du monde sorcier, d'attrapeur le plus jeune et le plus doué de sa génération, il ne voulait pas en plus se coller une image d'intello et meilleur élève de Poudlard.
La porte s'ouvrit et Tony regarda discrètement dans l'embrasure pour s'assurer qu'il ne dérangeait pas Ducky dans son travail. Quand il vit que le médecin avait terminé, il entra dans la pièce et apporta le repas et la boisson de Harry. Le jeune homme lui avait expliqué plus tôt qu'il n'avait jamais mangé de Pizza et n'avait jamais bu de coca. Il lui avait donc apporter les deux.
Ducky quitta la pièce. Dès qu'ils furent de nouveau seuls, le brun déposa un baiser sur la joue de Tony pour le remercier faisant rougir légèrement ce dernier. Harry dégusta sa Pizza avec Dinozzo, ses yeux brillaient de joie. Il était vraiment heureux, pour la première fois depuis très longtemps. Il avait eu quelques moments de bonheur avec son parrain mais ils avaient été si peu nombreux.
Intérieurement, il prit une décision. Il allait profiter de chaque instant de cette nouvelle vie qui lui était offerte sur un plateau. Il ne retournerait pas à Poudlard. Il allait tenter d'entrer en contact avec l'institut sorcier de Salem pour trouver un moyen de poursuivre ses études sorcières et mener des études moldues en parallèle. Il espérait juste que Dumbledore ne le retrouverait pas trop rapidement. Sinon le vieil homme s'empresserait de le ramener en Angleterre.
Il allait juste devoir trouver un endroit où vivre. Il ne voulait pas retourner en Angleterre, il savait s'occuper d'une maison et cuisiner. S'il le fallait, il trouverait un emploi et louerait un appartement. Il était courageux et n'avait jamais rechigné à la tâche. Il avait toujours su se débrouiller seul et prendre soin de lui. Il était bien plus autonome et mature que n'importe quel jeune de son âge. Il arriverait à s'en sortir, il en était sûr. Plus personne ne l'empêcherait d'être heureux.
Il regarda deux autres films avec Tony tout en discutant et quand il se sentit prêt à s'endormir, il ordonna à l'homme d'aller se laver, se reposer et autre en jurant qu'il n'allait pas disparaître pendant la nuit. Dinozzo grogna un peu mais fini par accepter de partir.
Tony alla chercher ses affaires à son bureau, il allait retourner chez lui pour quelques heures puis, il achèterait un téléphone portable, un Ipod et un ordinateur portable pour Harry. Il avait envie de le gâter.
- Alors Tony ? Enfin de retour parmi nous. Tu as enfin lâché ton protéger ? interrogea sa collègue, moqueuse.
- Tu as un problème avec ça Ziva ?
- Aucun. C'est juste curieux de te voir comme ça, c'est tout.
Tony ne répondit rien, il prit son sac à dos et quitta les bureaux du NCIS sans un regard en arrière.
De son côté, Ziva était intriguée. Qu'est ce que ce jeune homme avait de si spécial pour que tout le monde se préoccupe de lui à ce point ? Que ce soit Tony, McGee, Abby, Gibbs ou Ducky, tous ne parlaient que de lui. Elle avait même entendu que Gibbs envisageait de l'adopter. Elle soupira et se dit que le meilleur moyen de savoir était encore d'aller voir le jeune homme.
Elle alla à la salle de repos. Elle se stoppa derrière la porte et allait frapper mais elle entendit des gémissements et des suppliques. Elle fronça les sourcils et ouvrit doucement la porte. Sur le lit, le garçon se débattait tellement qu'il avait arraché sa perfusion.
- Non...supplie..oncle Vernon...pas fais exprès...
Il poussa un gémissement de douleur et se mit à trembler violemment comme s'il convulsait. La cicatrice qu'il avait au front se mit à saigner et il continua ses suppliques. Il parlait vite, ses paupières s'agitaient, son corps tremblait, ses poings étaient crispés sur les draps.
- Sirius...m'abandonne pas... Cédric... pas ma faute...monstre...je suis un monstre...
D'un coup, le garçon se redressa et poussa un hurlement de terreur avant d'ouvrir les yeux. Qu'était-il arrivé à ce jeune homme pour qu'il fasse des cauchemars aussi violents ? Ziva l'observa un instant et vit que la cicatrice de son front c'était refermée. Elle fronça les sourcils mais décida de ne pas y penser tout de suite.
Harry avait peur, très peur. Il regardait partout autour de lui comme une bête traquée. Il vit une jeune femme brune près de la porte. Elle était jolie mais son visage était froid, dénué d'expression. Pourtant, il pouvait lire de l'inquiétude au fond de ses prunelles sombres. Il prit la petite bouteille d'eau qui était près de lui et en bu quelques gorgées avant de retomber sur les oreillers et de pousser un soupir de soulagement et de bien être.
- Bonjour, je suis Ziva David. Je travail avec Gibbs, Tony, Abby, Tim et Ducky.
- Oh.. euh.. Je suis Harry Potter.
- Tu as fait un cauchemar. Tu veux en parler...
- J'ai l'habitude... c'est juste que, je revois ma vie dans ma famille, la mort de ceux que j'aime... c'est rien. Il faut juste que je me calme un moment.
Ziva pensait qu'il y avait plus mais elle hocha seulement la tête en guise de réponse. Puis, elle reprit la parole.
- Est ce que ça te dérange si je reste un peu avec toi ?
- Non... pas du tout. Rétorqua Harry en souriant légèrement.
Au départ, ils restèrent silencieux. Harry essayait de déterminer si Ziva était une personne à qui il pouvait faire confiance et la jeune femme tentait de comprendre ce qui avait pu arriver au jeune homme pour qu'il soit si effrayé. Puis, il avait l'air de passer de l'angoisse et la frayeur aux sourires en quelques secondes, c'était vraiment étonnant.
Après une dizaine de minutes, elle toussota légèrement et prit la parole.
- Ta tante et ton cousin sont venus aujourd'hui. Ils ont fait des dépositions.
Harry se crispa. Et si sa tante et son cousin disaient qu'il avait menti ? S'ils avaient parlé de sa particularité ? Si Pétunia prétendait qu'il était fou et instable et qu'il s'était blessé lui même ? Loin de ses préoccupations, la jeune femme repris la parole.
- Ton cousin a discuté avec Tim, il s'inquiète beaucoup pour toi. Il aimerait te voir pour discuter quand tu iras mieux.
- Dudley s'inquiète pour moi ? Lança t-il d'un ton empli de sarcasme sans pouvoir s'en empêcher.
- Ça t'étonne ?
- Plutôt. Je veux dire, il m'a toujours détesté. Il m'insultait et me montrait à quel point ses parents me détestaient. Il s'est arrangé pour que je n'ai aucun ami à l'école. Quand je sortais dans le quartier, je devais l'éviter sa bande et lui sinon, ils pratiquaient la chasse au Harry. Ils me couraient derrière et quand ils m'attrapaient, ils étaient à cinq pour me cogner. Même s'il avait un peu changé ces derniers temps et qu'il me donnait à manger et à boire en cachette, je ne pensais pas qu'il s'inquièterait pour moi...
- Si tu ne veux pas lui parler, tu ne seras pas obligé de le faire.
- Je pense que je discuterai avec lui. J'aimerai savoir ce qu'il me veut exactement. Répondit le petit brun, légèrement songeur.
- Bien, Sinon ta tante a raconté tout ce que tu as vécu chez eux pendant des années bien que je pense qu'elle ait minimisé son rôle pour ne pas être arrêtée et condamnée.
- C'est assez conforme à ce qu'elle est. Elle refuse que sa famille paraisse anormale. Tout ce qui l'intéresse, c'est d'avoir une maison propre, un jardin bien entretenu, un fils populaire. Elle veut entrer dans la norme.
- Il n'y avait personne d'autre que ta tante pour t'accueillir à la mort de tes parents ?
- Non. Mon père était fils unique et ses parents étaient morts, les parents de ma mère étaient morts aussi, mon parrain avait disparu. Il n'y avait qu'elle. Quand je suis entré à l'école en Écosse, la famille d'un ami m'a vite considéré comme son 8ème enfant mais ils n'ont jamais voulu devenir mes tuteurs légaux. Le directeur qui dit me voir comme son petit fils n'a jamais voulu me recueillir non plus. Puis, mon parrain est mort en Juin alors que je l'avais retrouvé à peine deux ans plus tôt. Rémus, qui est un ami de mes parents et que je vois comme mon second parrain n'a pas assez d'argent pour que le juge accepte de me confier à lui.
- Où iras tu quand tout ça sera terminé ?
- Je me débrouillerai. Je ne retournerai pas en Angleterre ça c'est sûr. L'avantage d'avoir vécu chez les Dursley c'est que je sais m'occuper d'une maison. J'essaierai de trouver un petit travail, je vais reprendre mes études et trouver un appartement.
- Tu es courageux. Peu de jeunes de ton âge auraient la force de rebondir et de continuer à vivre avec ce que tu as vécu...
- Si j'abandonne, alors ceux qui souhaitent me voir mort, comme les Dursley, auront gagné et je refuse qu'ils gagnent la partie. Je suis comme tout le monde, j'ai le droit de vivre.
Ziva plongea dans ses pensées. Elle n'avait pas eu une enfance dorée non plus. Son père ne l'avait jamais maltraité mais il l'avait élevé pour tuer. Elle n'avait jamais eu le choix non plus. L'histoire de ce jeune homme la touchait. Elle commençait à comprendre pourquoi tout le monde au NCIS l'appréciait. Il méritait d'être aimé. Elle lui fit un sourire et commença à lui raconté une partie de sa vie sans même s'en rendre compte.
- Je suis née en Israël. Tu sais, mon père ne m'a jamais maltraité mais ce que j'ai vécu n'est pas rose non plus. J'ai été élevé pour devenir une tueuse, un être froid et sans émotion. Mon père m'a élevé pour que je devienne agent du Mossad dont il est le directeur adjoint. Il voulait que je sois la meilleure. Depuis quelques années je suis ici, au NCIS. Au départ, j'étais agent de liaison entre le NCIS et le Mossad, maintenant, j'ai démissionné du Mossad et je suis simple agent du NCIS.
- Malgré ce que tu as vécu. Je suis sûr que tu n'as pas de regrets et que tu es heureuse aujourd'hui parce que toutes les épreuves que tu as traversé pour en arriver là, font ce que tu es aujourd'hui. Tu sais, quand je t'ai vu à mon réveil, j'ai pas vu un être froid. J'ai vu une femme belle et qui malgré le masque de froideur qu'elle portait avait l'air de s'inquiéter pour moi. Tu es quelqu'un de bien Ziva David.
- Merci. Répondit elle en lui faisant un léger sourire.
Les paroles du jeune homme la touchaient énormément, bien plus qu'elle ne le montrait. C'était la première fois que quelqu'un prenait la peine de regarder ce qu'il y avait derrière le masque. Les minutes passèrent dans un silence apaisé où les deux protagonistes étaient plongés dans leurs pensées.
Finalement, Harry bailla à s'en décrocher la mâchoire. Il se recoucha et elle remonta les couvertures sur lui. Il tendit une main qu'elle attrapa et peu à peu, il glissa dans le sommeil. Elle relâcha sa main, déposa un baiser sur son front et quitta la pièce discrètement.
Après le départ de Ziva, le petit brun fit un rêve bien différent des autres. Il savait que ce n'était pas vraiment un rêve, plutôt un genre de vision. Comme si son âme entrait en contact avec une autre.
Il était dans une immense clairière, face à lui se tenait Tom Riddle. Le vrai Tom Riddle, par Lord Voldemort. L'homme avait l'allure d'un jeune homme d'environ 25 ans. Il avait des cheveux bruns mi longs et des yeux rouges.
Il jetait à Harry un regard suppliant, comme s'il avait besoin d'aide et n'osait pas le demander. Hypnotisé par se regard, le petit brun approcha de Tom.
- Harry Potter... je suis heureux d'enfin parvenir à te contacter.
Harry haussa un sourcil, perplexe.
- Que me voulez vous, Voldemort ?
- Tom. Pas Voldemort. Voldemort n'a pas sa place ici. Les choses ne sont pas aussi simples que tu le pense.
- De quoi parlez vous ?
- De la guerre, de Dumbledore, de Voldemort.
- C'est à dire ?
- Voldemort n'est pas réel. Enfin, il existe mais c'est le vieux fou qui l'a créé.
- Je ne vous crois pas !
Le rêve changea du tout au tout, il vit Tom qui parlait devant une assemblée de sorcier. Il était encore lui même. Il expliquait ses projets pour le monde sorcier. Ce qu'il voulait faire pour l'améliorer.
Visiblement, il voulait que le ministère revoit sa position sur les créatures magiques et hybrides et que celles ci aient plus de droits. Il voulait que les elfes de maison ne soient plus des esclaves. Que les sorciers nés moldus aient une formation sur le monde magique avant d'entrer à Poudlard afin qu'ils connaissent les moeurs et coutumes du monde dans lequel ils allaient entrer. Qu'il n'y ait plus de mariage forcé chez les sangs pur et pleins d'autres choses encore.
Le brun se fit la réflexion que ces changements seraient bénéfiques pour le monde sorcier.
L'image changea à nouveau. Tom reposait au centre d'un sceau sur un sol de pierre froid et humide. Il était blessé et affaibli. Une voix énonçait une incantation dans une langue que Harry cru reconnaître comme l'ancienne langue elfique.
Tom Riddle se crispa et hurla de douleur, il fut pris de convulsions. Après de longues heures, Harry vit un genre de forme spectrale d'un blanc immaculé sortir du corps de Tom Riddle et être aspirée par une urne. Le corps du brun se métamorphosa et devint celui du Voldemort qu'il connaissait.
Il n'eut pas le temps de comprendre ce qu'il voyait dans ce rêve. Le décor disparut et il plongea enfin dans un sommeil sans rêve.
Le lendemain matin, il fut réveillé par un Tony souriant qui lui avait apporté un cappuccino sucré et des croissants. Harry s'étira longuement et poussa un genre de ronronnement. Puis, il s'assit correctement sur le lit et entreprit de manger. Il avait une faim de loup. Dinozzo prit place à côté de lui et grignota un croissant en buvant son café. Ils discutèrent de sujets banaux demandant à l'autre s'il avait bien dormi, s'il était en forme.
Ils mangèrent tranquillement. Après les questions classiques, ils parlèrent un peu des films qu'ils avaient regardé ensemble. Harry avait aimé dans l'ensemble. Bien sûr, celui qui l'avait le plus marqué était « le seigneur des anneaux » mais sinon, il avoua apprécier le cinéma.
Quand ils eurent terminés, Tony prit un sac en plastique et le donna à Harry. Le petit brun haussa un sourcil interrogateur et l'aîné prit la parole.
- Je t'ai acheté quelques vêtements et des baskets, je suis pas sûr de la taille mais je pense qu'ils t'iront mieux que les fringues difformes de ton cousin.
- Oh.. euh... Merci... Répondit Harry en rougissant n'ayant pas l'habitude de recevoir des cadeaux.
Tony se leva et fit signe au plus jeune de le suivre. Là, il le mena jusqu'à un cabinet de toilette munit d'une cabine de douche et d'un lavabo en l'aidant à se déplacer. Harry était ravi. Il entra dans la pièce et s'y enferma.
Quand il fut seul et au calme dans la salle de bain, il poussa un léger soupir. Ça lui faisait un bien fou de quitter la salle de repos. D'autant que la pièce dans laquelle il passait tout son temps n'avait pas de fenêtre. Son seul éclairage était la lumière artificielle, il lui était donc difficile de savoir si c'était le jour ou la nuit.
Il secoua la tête pour revenir à la réalité. Avec ses pansements et son plâtre au poignet, il ne pouvait pas prendre de douche. Il se dirigea lentement vers le lavabo, y fit couler de l'eau chaude, puis, il ôta ses vêtements sales et humides de sueur. Ensuite, il se lava lentement. Ça faisait vraiment du bien. Il en profita pour se laver les cheveux et brossa également ses dents.
Quand il eut terminé, il se sécha, s'habilla, tenta de dompter sa chevelure rebelle, en vain, et sortit de la pièce pour rejoindre Tony qui l'attendait appuyé contre le mur face à la porte.
Harry portait un jean noir, un T shirt vert et une paire de baskets. Les vêtements, même si légèrement trop grands, lui seyaient beaucoup mieux que les vieilles loques de Dudley. Le T shirt laissant entrevoir son ventre plats et ses abdominaux bien dessinés, le jean moulait légèrement ses fesses fermes et musclées. Il était magnifique malgré son teint pâle et sa maigreur.
- Tu es très beau comme ça Harry. Ces vêtements te vont beaucoup mieux que les anciens. Lança Tony avec sincérité.
- Euh..Merci.. Répondit il en rougissant et bafouillant.
Au lieu de le ramener à la salle de repos. Tony le mena vers les bureaux. Il avait des cadeaux pour lui mais il les avaient laissé sur son bureau.
Harry le suivit, en silence, heureux de ne pas regagner sa chambre improvisée tout de suite.
Quand ils furent à l'étage, les rayons du soleil vinrent réchauffer la peau du petit brun au travers des larges fenêtres. Il ferma les yeux quelques instants pour profiter de la sensation avant de les rouvrir et de continuer à avancer.
Ziva, McGee et Gibbs étaient présents. Il les salua et s'installa sur la chaise que Dinozzo avait amené pour lui. Tony alla à son bureau et revint avec un petit carton qu'il tendit à Harry.
- Qu'est ce que c'est ? Interrogea le petit brun.
- Et bien. Ton anniversaire a eu lieu il y a une semaine alors je t'ai acheté quelques bricoles. Bon Anniversaire Harry. Même si c'est en retard.
Harry sentit les larmes lui monter aux yeux. Tony lui offrait des vrais cadeaux d'anniversaire, pour lui, sans contrepartie. Il ouvrit doucement le carton et y découvrit un téléphone portable, un Ipod et un ordinateur portable. Quand il vit ce qu'il y avait dans la boîte, il ne put se retenir davantage. Il le posa sur le sol avec douceur et se jeta dans les bras de Dinozzo en marmonnant des « merci » comme une litanie.
Tony le réceptionna, déposa un baiser sur le haut de son crâne et caressa son dos pour apaiser ses sanglots. Les autres membres de l'équipe étaient émus. Le jeune homme était vraiment attachant. On sentait son besoin d'affection, de tendresse. Son besoin de découverte aussi. Son enfance avait été brisée et il rattrapait doucement le temps perdu.
Quand il fut calmé, il retourna s'asseoir et prit le temps de regarder plus attentivement ses cadeaux. McGee c'était levé et rapproché pour lui expliquer le fonctionnement de chacun d'eux. Les explications étaient claires et concises et le brun retenait facilement les choses. Tony était installé à son bureau et travaillait déjà. Il avait prit un peu de retard dans son travail mais rien de très grave. Il allait vite rattraper tout ça.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et un homme grand et de forte stature en sortit. Il avait le teint hâlé, des cheveux grisonnants et les yeux bleus, gris. Il devait avoir aux alentours de la cinquantaine et il boitait légèrement quand il marchait. Il devait s'aider d'une canne.
Malgré le fait qu'il avait vieilli et qu'il ne l'avait vu qu'une seule fois, Harry se souvenait parfaitement de l'homme. Il avait été tellement gentil quand il l'avait vu alors qu'il n'avait que 5 ans. Richard Dursley, le frère de l'oncle Vernon et son opposé total point de vue caractère. Les yeux du petit brun brillèrent de malice, il se leva et...
- Oncle Ricky ! Ce fut le cri de guerre qu'il poussa alors qu'il se jetait dans les bras du seul homme qui lui avait donné un peu d'affection durant ses années en enfer.
- Hey ! Demi portion ! T'as bien poussé dis moi...
Harry se mit à rire franchement. Il était heureux de revoir cet homme. À l'époque, Richard lui avait donné ses coordonnées mais la tante Pétunia lui avait pris la carte de visite et l'avait brûlé dès que l'homme était parti.
Le vieux Marine alla s'installer sur une chaise et garda Harry près de lui. Il installa le petit brun sur ses genoux et commença à lui parler avec douceur.
- Comment vas tu Harry ? Pourquoi tu ne m'as jamais contacté ?
- Je vais bien...je crois. Je ne t'ai jamais contacté parce que la tante Pétunia a pris ta carte de visite et l'a brûlé dès que tu es parti de la maison. Je pense qu'elle avait peur que je me confie à toi pour les coups et le reste si jamais on se rapprochait.
- Et tu l'aurais fait ?
- Je ne sais pas. Généralement je ne parle pas de tout ça. Je déteste qu'on me prenne en pitié et c'est ce qui serait passé avec n'importe qui à qui j'aurais raconté mon histoire.
- Jamais je ne t'aurai pris en pitié. Je t'aurai aidé et sûrement recueillis mais de la pitié, non. Je t'ai aimé à la seconde où je t'ai vu. Pourtant, je ne t'ai rencontré qu'une fois. Je me souviens que quand je suis arrivée à l'époque, tu as pris peur et tu t'es caché. Pétunia avait dit que c'était parce que tu avais peur des étrangers mais je crois qu'il y avait autre chose.
Harry resta silencieux au départ et Richard pensait qu'il n'allait pas répondre mais il reprit la parole, sa voix n'était qu'un murmure.
- En fait, c'est parce que quand la tante Marge venait, elle prenait toujours ses chiens avec elle. Dès qu'elle arrivait à la maison, elle me donnait des ordres et laissait ses chiens m'attaquer, elle m'insultait et disait que mes parents ne voulaient plus de moi parce que j'étais un monstre, que j'étais moche et méchant et que l'oncle Vernon et la tante Pétunia étaient trop généreux de m'avoir accueillis sous leur toit. Qu'ils auraient dû m'exterminer quand on m'a laissé devant leur porte, ou me jeter à l'orphelinat du coin. Elle m'a même battu avec un martinet plusieurs fois. Alors j'avais peur que tu sois comme eux.
- Je vois. Répondit le plus vieux en crispant les poings.
Il savait que Vernon et Marge avaient toujours été proches et s'étaient toujours bien entendu mais il n'aurait jamais imaginé qu'ils pourraient s'allier pour détruire un enfant comme ça. Surtout que Marge avait énormément souffert en découvrant qu'elle était stérile et ne pourrait jamais avoir d'enfants. Il aurait pensé que sa soeur l'aurait pris sous son aile. Surtout que le brun était un jeune homme adorable et attachant. Il s'en voulait de n'avoir rien vu. Comment avait il pu passer à côté de ça ?
C'était vrai que Harry était chétif et ne faisait pas ses 5 ans mais Pétunia lui avait dit que c'était parce qu'il souffrait de troubles alimentaires depuis qu'elle l'avait recueillis. Elle disait que le garçon refusait de se nourrir et lui, il avait cru cette femme.
Il aurait pourtant dû se douter que c'était faux. Un après midi, il avait emmené Harry à Londres pour une promenade. Ils étaient allés dans un fast food et il se souvenait que le petit brun avait dévoré un hamburger, des frites et une glace avec appétit. Il y avait tellement de détails qu'il voyait maintenant mais qu'il n'avait pas relevé à l'époque.
Harry dût sentir qu'il s'en voulait parce qu'il reprit la parole.
- Tu ne dois pas t'en vouloir. J'étais plutôt doué pour cacher mon mal être et ce que je vivais chez l'oncle Vernon et la tante Pétunia. Même mon parrain qui est mort en Juin a trouvé la mort sans savoir ce que je vivais. Même mes meilleurs amis ne savent pas. Le directeur de mon pensionnat est au courant de certaines choses mais pas de tout et ça n'aurait servi à rien de lui dire puisque malgré mes suppliques, il me renvoyait à Privet Drive chaque été.
- Comment as tu pu tenir toutes ces années ?
- C'est simple. L'espoir et l'optimisme. Je me disais que ma vie ne pouvait que s'arranger que je n'allais pas vivre des épreuves comme celles ci toute ma vie. Alors, je faisais tout pour tenir le temps que les choses s'arrangent.
Richard lui donna une étreinte protectrice. Celle d'un père, d'un grand père. Gibbs qui avait écouté la conversation était encore plus confiant dans son choix. Oui, il allait adopter Harry quand Vernon Dursley serait jugé et condamné. Il était hors de question de le laisser avec Pétunia Dursley. Cette femme était une sans coeur. Il n'était même pas certain qu'elle mérite de conserver la garde de son fils.
Là, un détail lui revint en tête. Il y avait souvent pensé depuis qu'il avait trouvé le jeune dans cette chambre d'hôtel. Pourquoi les voisins ne s'étaient jamais inquiétés de ses hurlements ?
- Pourquoi les voisins ne sont jamais intervenus ?
Harry émit un rire nerveux. Ça c'était juste le meilleur de l'histoire. La preuve flagrante de le bêtise humaine. La preuve que personne ne s'occupait de personne et que la vie c'était juste 'marche ou crève'. Il releva la tête, planta son regard dans celui de Gibbs et prit la parole.
- C'est simple. Ma famille a dit aux voisins que j'étais un gamin perturbé qu'ils avaient recueillis suite à la mort de ses parents. Que j'étais instable psychologiquement, que je souffrais de trouble alimentaires et que je faisais parfois des crises de démences qui faisaient que je poussais des hurlements déchirants. Que j'avais tendance à me faire du mal et à me mutiler. Du coup, quand je hurlais ou que je sortais de la maison en boitant ou autre les gens ne s'occupaient pas de moi. J'étais juste le gamin cinglé du numéro 4.
- Mais et à l'école ? Interrogea Richard qui n'en revenait pas.
- Ma tante avait dit que j'étais un enfant perturbé qui ne comprenait rien et que la maitresse n'avait qu'à me laisser dans un coin et ne pas s'occuper de moi. Une seule institutrice a tenté de m'aider, elle avait remarqué que je n'étais pas comme ma Tante Pétunia le disait. Elle a été virée et après ça, personne n'a cherché à m'aider à nouveau. Puis, à 11 ans je suis entré au pensionnat en Écosse.
Autour, les membres de l'équipe étaient atterrés. Comment les gens avaient-ils pu être assez crédules pour croire aux mensonges des Dursley ? Ça prouvait encore une fois que les gens ne s'occupaient de rien d'autre que d'eux même. L'espèce humaine pouvait vraiment être écoeurante parfois.
La fin de cette journée se passa tranquillement. Harry visita les locaux avec McGee pendant que Tony rattrapait son retard de travail. Il avait aussi discuté avec Richard Dursley pendant des heures. Il avait même dit à l'homme que son cousin semblait avoir changé ces derniers temps et qu'il avait tenté de l'aider à plusieurs reprises. Ricky avait promis qu'il irait le voir au Grand Hôtel. Si Harry disait vrai, alors Dudley était encore récupérable contrairement à ses parents et à Marge.
En fin de journée, Harry alla voir Ducky à la morgue pour ses pansements. Il fit la rencontre de Palmer. Il trouvait l'homme légèrement coincé et un peu crétin sur les bords mais ne donna pas son opinion à voix haute. Au sourire que Abby lui avait lancé, nul doute qu'elle avait lu dans ses pensées.
Les soins furent rapides, il était presque guérie à présent. Il y avait juste ses côtes qu'il allait devoir continuer à surveiller. Ducky avait encore tenté de le convaincre d'en parler aux autres mais il refusait. Il ne se sentait pas prêt. Il gardait cette peur du rejet.
Tony, Abby, Ziva, McGee et lui dînèrent tranquillement dans la salle de repos en discutant. Sortir un peu de la pièce lui avait fait un bien fou.
Deux jours plus tard, il était à l'open space et Tim lui montrait des trucs sur l'ordinateur. Il avait un bloc et un stylo et prenait des notes. Il retenait assez facilement les choses mais préférait les noter, au cas où.
Il avait encore rêvé de Tom. Chaque fois, celui qu'il avait si longtemps appelé Voldemort lui révélait des choses qu'il ne savait pas. Il lui montrait des passages de sa vie. Les actions qu'il avait mené avant de changer de devenir ce mage noir cruel et sans coeur. Tout ça faisait que Harry se posait de nombreuses questions sur le monde sorcier, sur la guerre, sur Dumbledore. Et si le vieil homme n'était pas ce qu'il semblait être ?
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent le sortant de ses pensées. Il fut surpris de voir Ricky accompagné de Dudley. Son cousin lui fit un large sourire et il ne put s'empêcher d'y répondre. Il posa ce qu'il tenait et se précipita vers eux.
Dudley l'enlaça et le serra à l'en étouffer. Il pleurait, son corps tremblait. Il ne cessait de murmurer des excuses. Il s'en voulait de ne pas l'avoir aidé. Il s'en voulait d'avoir été méchant et cruel avec lui. Il réalisait le temps perdu à détester Harry alors qu'ils auraient pu être comme des frères.
- Arrête Duddy D. tu n'y est pour rien. Tu étais un môme. Tu n'aurais pas pu faire grand chose. Au moins, tu as été épargné. Si tu m'avais défendu, tu aurais vécu le même enfer que moi.
- Merci...merci de me pardonner Harry. J'aimerai qu'on reste en contact, qu'on apprenne à se connaître et qu'on forme une vraie famille.
- C'est d'accord. Répondit le petit brun en tapotant légèrement dans le dos de son cousin pour le calmer.
Ricky, Dudley et Harry se rendirent dans la salle de repos pour discuter. Le brun raconta à Richard les raisons pour lesquelles Vernon et Pétunia le détestaient tant. L'homme lui expliqua que le fait qu'il soit sorcier ne changeait rien pour lui. Qu'il l'appréciait tel qu'il était.
Cette longue discussion avait beaucoup aidé Harry. Il se disait qu'il pourrait peut être expliquer à ses sauveurs ce qu'il était sans risque d'être rejeté ou torturé.
Le soir venu, Ricky avait emmené Dudley et Harry manger dans un Fast food et voir un film. L'ambiance avait été légère et festive et quand il revint aux locaux du NCIS et dans la salle de repos, le petit brun s'endormit apaisé et souriant.
Et voilà, encore un chapitre bouclé. Nous espérons que l'histoire continue à vous plaire.