Chapitre 1 : Enfer et Paradis.
Octobre 2005, Little Winging, Surrey, Angleterre.
Un petit garçon frêle et brun courait à perdre haleine. Il était effrayé. Cinq garçons de son âge le
poursuivaient en l'insultant. Il vivait ça presque quotidiennement mais ça ne l'empêchait pas d'avoir peur. Les garçons montraient leurs poings ne laissant aucun doute sur ce qu'ils feraient
quand ils l'auraient attrapé.
Il continuait à courir en jetant des regards frénétiques autour de lui. Il savait que personne n'allait
intervenir pour l'aider. Un garçon avait bien essayé une fois mais il s'était fait tabasser par les cinq autres. Quand aux adultes, ils préféraient détourner le regard.
Alors qu'un des garçons allait le plaquer au sol pour le stopper dans sa course, il poussa un petit cri apeuré
et sans comprendre ce qui se passait, il disparut dans un genre de pop sonore. Il reparut sur le toit de son école, près du rebord, et ne dût qu'à ses réflexes de ne pas basculer dans le vide. Il
tremblait de la tête aux pieds.
La bande de garçons était au pied du bâtiment. Ils étaient furieux que le plus petit ait réussi à s'enfuir. Ça
faisait plusieurs fois qu'il parvenait à leur échapper ces jours ci. L'un d'eux brandit son poing boudiné et cria.
- Je dirai à
papa que tu as fait un truc bizarre et tu paieras ! Sale Monstre !
La maîtresse d'école se tourna vers eux en entendant les paroles du garçon. Elle ne comprenait pas ce qui se
passait. Elle leva la tête pour voir ce que la bande regardait et poussa une exclamation d'horreur en voyant le garçonnet de 10 ans sur le toit.
Elle se précipita vers l'entrée du bâtiment et accéda rapidement aux escaliers. Elle les monta quatre à quatre
et arriva finalement sur le toit. Elle prit une voix douce et demanda.
- Que fais tu
ici, Harry ?
Le petit brun se tourna vers elle, encore un peu perdu. Que faisait-il ici ? Il n'en avait aucune idée. Il était
dans la rue en train de courir, Piers allait le plaquer au sol et il s'était retrouvé ici. Il plongea son regard dans celui de la femme. Ses yeux d'un vert profond analysaient la lueur qu'il y
avait dans les yeux bruns de l'enseignante.
Il y vit de l'inquiétude et de la peur. La femme avait peur pour lui. Elle ne semblait pas en colère. Il poussa
un léger soupir de soulagement, il ne serait pas battu. Il fallait qu'il trouve une excuse et vite. Déjà qu'il allait être punit par son oncle, alors s'il disait qu'il ne savait pas comment il
était arrivé sur ce toit, ce serait encore pire.
- J'ai vu un
petit chat, je croyais qu'il était coincé, il était tellement mignon. Je suis monté pour l'aider et le voir de plus près. Je pensais que ce serait amusant. Dit-il avec un léger sourire.
- Amusant ?!
Mais c'est très dangereux, tu aurais pu tomber. Répondit l'enseignante un soupçon de panique dans la voix.
- Je suis
désolé Madame, je ne voulais pas vous inquiéter, je le ferai plus, c'est promis. Répliqua le garçon en baissant la tête.
- Ce n'est pas
grave mais tu sais, je vais devoir prévenir ton oncle et ta tante.
À cette phrase de l'enseignante, le garçon se mit à pâlir et trembler. Il ne répondit pas de vive voix et se
contenta de hocher la tête. Il s'éloigna du bord du toit et regagna l'intérieur de l'école en pensant qu'il allait sûrement souffrir quand il rentrerait chez lui après la classe.
L'enseignante l'entraîna jusqu'à la salle de classe. Les cours de l'après midi allaient commencer. L'estomac du
petit brun gargouillait. Comme chaque jour, il était rentré à la maison avec son cousin pour l'heure du midi, avait préparé le repas pour sa famille mais, il n'avait pas eu le droit d'y
gouter.
Il avait passé les deux heures du déjeuner à faire ses corvées sous le regard aiguisé de sa tante. La femme
attendait qu'il fasse une erreur pour le punir. Heureusement, il n'en avait fait aucune.
Alors qu'ils pénétraient dans la classe, l'enseignante lui fit un léger sourire et lui donna discrètement une
barre chocolatée. Il fit un sourire à la femme, ses yeux pétillaient de joie. Elle hocha la tête et alla s'installer à son bureau alors qu'il s'installait à sa place habituelle, seul, dans le
fond de la pièce.
L'enseignante débuta alors le cours. L'après midi se déroula dans le calme. Harry était un bon élève même s'il
était toujours seul. Il apprenait vite et avait toujours d'excellents résultats. Pourtant, il manquait régulièrement la classe, avait souvent des marques de coups. L'institutrice se doutait qu'il
était maltraité mais le garçon refusait de parler.
Quand l'après midi se termina, le garçon rassembla ses affaires, les mit dans son sac à dos et quitta rapidement
l'école. Il devait rentrer très vite à la maison. Il avait ses corvées à terminer, ses devoirs à faire et tout devait être fini avant que son oncle rentre à la maison vers 19h.
Son cousin marchait derrière lui. Il ne cessait de lui dire qu'il allait payer pour ce qui c'était passé plus
tôt. Ils arrivaient presque à la maison quand ils croisèrent Mrs Figgs. C'était une femme âgée qui gardait régulièrement le petit brun. Il aimait aller chez elle même si elle était un peu sénile.
Quand elle vit la pâleur du garçon, elle lui murmura.
- Est ce que tu
vas bien, Harry ?
- Oh bonjour
Mrs Figgs. Oui, tout va bien. Répondit rapidement le garçon.
Ne laissant pas le temps à la vieille femme de l'interroger davantage, il accéléra le pas et s'engouffra dans la
maison. Il n'avait pas vu que la voiture de son oncle était stationnée devant le garage et que Arabella Figgs l'avait suivi.
À peine eut il fermé la porte qu'un poing s'abattit sur son visage le faisant vaciller et tomber lourdement sur
le sol. Ses lunettes se brisèrent sous le choc, sa tête tournait et il voyait trouble.
- Monstre ! Il
a encore fallut que tu te fasse remarquer !
- Pas fais
exprès Oncle Vernon... pleurnicha le garçon.
- Ton école a
téléphoné à mon travail pour dire que tu avais été retrouvé sur le toit de l'école ! À mon travail ! J'ai été dérangé en pleine réunion de travail ! Hurla l'homme en lui donnant un coup de pied
dans l'estomac qui lui coupa le souffle.
Harry haleta, des larmes roulaient sur ses joues. Son cousin était appuyé contre le mur au fond du couloir et le
regardait en souriant, satisfait de le voir se faire battre.
Son oncle l'attrapa par son pull, le souleva et le jeta contre le mur. Son bras émit un craquement sonore et une
douleur fulgurante le traversa. Il hurla et l'homme arbora un sourire satisfait. Son pull et son T shirt furent arrachés et son oncle saisit un martinet qui était croché au mur.
Il commença à lui donner des coups, le petit garçon criait et disait à quel point il était désolé, qu'il ne
recommencerait plus mais rien ne semblait pouvoir calmer l'homme qui s'acharnait sur la frêle silhouette tremblante.
Dans la rue, Arabelle Figgs entendait les hurlements de douleur. Des larmes roulèrent sur les joues de la
vieille dame. Elle ne pouvait en supporter davantage. Vernon Dursley allait finir par tuer le garçon. Elle se précipita chez elle. Il fallait qu'elle demande de l'aide.
Une fois dans sa maison, elle alla à son salon, prit un genre de poudre et la laissa tomber dans sa cheminée en
prononçant.
- Bureau de
Albus Dumbledore, Poudlard.
Octobre 2005, Poudlard.
Un vieil homme se tenait derrière un bureau. Il avait une longue barbe blanche et des yeux bleus pétillants de
malice. Il était une parfaite caricature de Merlin L'enchanteur. Il lisait un livre ancien. Il était tellement concentré, qu'il n'avait pas vu la lueur verte dans sa cheminée.
- Albus ! Cria
une voix paniquée le faisant légèrement sursauter.
- Arabella ?
Que ce passe t-il ?
- C'est une
catastrophe. C'est le jeune Harry Potter !
- Et bien !
Parlez ! Rétorqua le vieil homme un soupçon de panique dans la voix.
- Vernon
Dursley est en train de le battre. On entends ses hurlements depuis chez moi ! Vous devez intervenir ! Il va finir par le tuer ! Répondit la vieille femme.
De inquiet, le regard du vieil homme passa à coléreux. Ce n'était pas la première fois que la femme le
contactait pour ce genre de problèmes. Il avait déjà dit qu'il n'interviendrait pas. Il n'était pas temps pour lui de récupérer le garçon.
- Je vous l'ai
déjà dit ! Je n'interviendrai pas ! Répondit-il sévèrement.
- Mais Albus !
Le garçon souffre. Il hurlait tellement fort ! Vous ne pouvez pas le laisser dans cet enfer ! Harry Potter ne mérite pas ça.
- Je viendrai
le chercher pour son entrée à Poudlard dans un an ! Pas avant ! Ne me dérangez plus pour des choses sans importance !
- Alb...
commença la vieille femme.
Elle ne put continuer, l'homme avait déjà coupé la communication. Il irait chercher le garçon dans un an. Ainsi,
Harry le prendrait pour son sauveur et aurait une confiance aveugle en lui. Il deviendrait son mentor et pourrait le contrôler à sa guise.
Derrière la porte du bureau de Albus Dumbledore, un homme sombre et ténébreux s'était figé. Severus Snape,
professeur de Potion à l'école de sorcellerie Poudlard était venu pour lui parler d'un problème dans son cours avec deux élèves turbulents. Il avait entendu des éclats de voix et écouté
attentivement la conversation.
Il était choqué. Alors comme ça, le jeune Harry Potter était maltraité par sa famille et le directeur était au
courant et ne faisait rien. À Poudlard, Severus avait été ennemi avec James Potter, le père du garçon, et malgré la haine qu'il avait pour l'homme, il reconnaissait sans peine que son fils ne
méritait pas ça. Puis, Lily Potter, la mère du garçon, était sa meilleure amie à Poudlard, elle avait toujours été comme une soeur pour lui. Il ne pouvait pas laisser son fils souffrir.
Il avait promis de protéger Lily et il avait échoué puisque sa meilleure amie était morte. Il n'échouerait pas à
protéger Harry. Il oublia totalement la raison pour laquelle il voulait voir Albus au départ et descendit les escaliers en colimaçon en trombe. Si le vieil homme n'intervenait pas, lui il le
ferait.
Il arriva dans le hall de l'école, passa les grandes portes et traversa le parc en courant presque. La nuit
était déjà tombée même s'il était encore tôt. Tout juste 21h. Il passa les grilles de l'école et disparut dans un pop sonore.
Octobre 2005, Privet Drive.
Il apparut dans un tunnel sombre et désert. Il regarda un peu autour de lui pour tenter de se repérer mais, il
ne savait pas vraiment de quel côté aller. Il ne connaissait pas l'adresse de la famille du garçon. Il sortit une tige en bois de sa poche et énonça.
- Pointe Harry
Potter...
La tige vibra dans sa main et une boule dorée en sortit avant de commencer à se déplacer. Il suivit la sphère.
La boule le fit traverser le tunnel, au bout, il tourna à droite et remonta une rue bordée de maisons et jardins identiques. Il était dans un quartier pavillonnaire.
À cette heure et vu la période de l'année, la rue était déserte. Il n'y avait pas un bruit. La plupart des
maisons étaient encore éclairées. La sphère le guida jusqu'au numéro 4 de la rue et disparue. La maison devant laquelle il se trouvait était plongée dans le noir. Les propriétaires étaient
probablement absents.
Il remonta la petite allée qui menait à la porte d'entrée, puis, pointa sa baguette vers la serrure et chuchota
« alohomora ». Il entendit un cliquetis signe que la porte était ouverte. Il l'ouvrit et pénétra dans le couloir de l'entrée.
Aussitôt, une forte odeur de sang et de sueur agressa ses narines. Ses yeux prirent une teinte pourpre et son
corps commença à trembler. Guidé par ses instincts, il avança jusqu'à une porte sous l'escalier. Ce devait être un placard.
Il entendit une faible respiration sifflante au travers du panneau de bois. Les mains tremblantes, il ouvrit la
porte et tomba sur un spectacle qu'il aurait préféré ne jamais voir.
Un enfant était recroquevillé dans le fond du sombre placard. Il baignait dans une mare de sang et gémissait
faiblement. Il était pâle, sa respiration sifflait et il suait à grosse goute, signe qu'il devait avoir de la fièvre.
L'homme sombre prit de profondes inspirations pour se calmer. Il fallait qu'il calme ses nerfs et sa soif de
sang avant d'approcher l'enfant. Quand ses yeux reprirent leur teinte onyx habituelle, il pénétra dans le petit espace et toucha le garçon.
Harry sentit une main se poser sur son corps et sursauta. Il papillonna des yeux et les ouvrit difficilement. Il
releva doucement la tête et ne put empêcher un gémissement de douleur de franchir la barrière de ses lèvres. Il avait vraiment mal. En plus, il ne voyait qu'une silhouette sombre et indistincte.
Tout était flou autour de lui. Une voix grave mais douce résonna.
- Harry
?
Il hocha faiblement la tête pour dire que c'était bien lui et malgré le flou qui l'entourait, il put voir un
sourire sur les lèvres de l'homme et se sentit rassuré. L'homme n'était pas là pour lui faire du mal. Il ne comprenait pas pourquoi son oncle le battait tout le temps. La voix de l'homme le tira
de ses pensées.
- Je suis là
pour t'aider. Je vais t'emmener et je te promet que jamais tu ne reviendras ici.
Le petit garçon eut un faible sourire, il était sauvé, son rêve se réalisait enfin. Il allait quitter cette
maison, il ne reverrait plus jamais Vernon Dursley. Apaisé, il sombra dans l'inconscience alors que l'homme sombre le soulevait et le sortait du placard.
Severus serra le petit garçon contre le lui et disparut dans un pop. Il se fit une promesse, il allait s'occuper
de Harry Potter, quitte à faire disparaître le garçon s'il le fallait.
Octobre 2005, Manoir Prince, quelque part en Irlande.
Il apparut dans une grande chambre. Les murs étaient décorés dans les tons bleus. Il y avait un grand lit à
baldaquin couverts de draps écrus, un bureau et une armoire en pin clair, un parquet de bois plus foncé. Une porte donnait sur une petite salle d'eau dans les tons mauves et gris clair.
Il fit apparaître une sacoche emplie de fioles bizarres, une bassine d'eau tiède, des gants de toilettes, des
serviettes, des compresses, des bandages, des pansements. Quand tout fut en place sur la table de chevet près du lit sur lequel le petit garçon était étendu, il commença à laver le corps
meurtrit.
À mesure qu'il débarrassait le petit corps du sang et de la crasse, il pouvait voir l'ampleur des dégâts. Le
garçon avait de nombreuses plaies plus ou moins profondes dont certaines avaient été faites avec ce qui semblait être un martinet. Des dessins avaient été fait sur sa peau, probablement avec une
lame chauffée à blanc. On lui avait gravé le mot monstre dans le dos.
Quand il vit les tortures qu'avait subit le garçon, les larmes roulèrent sur les joues de l'homme sombre. Il
passa des baumes et onguents sur les plaies, brûlures et hématomes. La plupart des plaies se refermèrent et disparurent au plus grand soulagement de l'homme. Ensuite, il fit absorber des liquides
de différentes couleurs contenus dans des fioles au garçon.
La première était pour ressouder les os, la seconde pour régénérer le sang perdu, une autre pour la douleur, une
pour la fièvre, une pour le taux de magie du garçon et la dernière pour le plonger dans un sommeil réparateur.
Quand le garçon fut soigné et plongé dans le sommeil, il appela une petite créature pour veiller sur lui. Il
devait contacter Albus Dumbledore pour lui dire qu'il serait absent quelques jours pour régler un problème familiale.
Il sortit donc de la chambre en laissant Tipy surveiller le garçon. Il se rendit à la volière du manoir, rédigea
une courte missive qu'il confia à un hibou grand duc et alla dans sa chambre se reposer quelques heures.
Ça faisait environ quatre heures qu'il dormait quand son elfe de maison, Tipy, vint lui annoncer que le garçon
commençait à s'agiter et qu'il allait probablement se réveiller. Il se leva, enfila un peignoir et se rendit directement à la chambre de son protégé.
Dans sa chambre, Harry venait d'ouvrir les yeux quand la porte s'ouvrit. De son regard flou et embrumé de
sommeil, il vit une grande silhouette noire. Il poussa un véritable hurlement de terreur. Sa magie réagit fortement et l'homme se retrouva avec des cheveux blonds platine et une robe de chambre
d'un orange fluo très tendance.
Dès qu'il vit ce qu'il avait fait, le petit garçon se tassa et protégea sa tête de ses bras. Il sanglotait en
silence, attendant les coups qui, il le savait, n'allaient pas tarder à tomber.
Inquiet de la réaction du gamin, Severus invoqua un miroir et se regarda dedans. Quand il vit son allure, il ne
put se retenir et explosa littéralement de rire. Dans son lit, le garçon se détendit. Il se rassit, observa l'homme qui riait avec des yeux ronds et finalement le suivit dans son hilarité avec un
air canaille sur le visage.
Il fallut un moment pour que les rires cessent. Quand ils furent tous deux calmés, Severus approcha du garçon
qui se crispa à nouveau. Il parla d'une voix douce et calme.
- Je ne vais
pas te faire de mal.
Le garçon ne répondit pas mais continua à scruter ses moindres faits et gestes.
- C'est moi qui
t'ai trouvé dans le placard. Tu te souviens ?
Le petit brun hocha la tête, il se souvenait vaguement d'un homme et d'une voix qui avait dit qu'elle allait
l'emmener loins de Privet Drive.
- Je t'ai
soigné. Pourquoi ta famille t'a fait ça ?
À la question, le garçon se crispa. Il était un monstre, s'il expliquait à son sauveur pourquoi son oncle
l'avait battu, alors l'homme le battrait aussi. Severus sembla comprendre son problème, il reprit d'une voix toujours aussi douce.
- Je ne te
frapperai pas, jamais. Et puis, je suis comme toi, regarde.
Harry releva la tête et fixa l'homme. Severus sortit sa baguette, la pointa sur lui et prononça
« finite ». Aussitôt, ses cheveux reprirent leur teinte noire habituelle, comme son peignoir. Le petit garçon écarquilla les yeux.
- Comment vous
avez fait ? Demanda t-il d'une petite voix timide.
- Tu ne sais
pas ce que tu es ? Interrogea Severus.
Harry bougea la tête de gauche à droite. Non, il ne savait pas. On lui avait dit que ses parents étaient morts
dans un accident de voiture et que son oncle et sa tante l'avaient pris chez eux par générosité. Qu'il était une gêne, qu'il coutait cher, qu'il était moche et vilain.
- Que sais tu
de la mort de tes parents Harry ?
- Oncle Vernon
m'a dit que Papa était un bon à rien alcoolique et que maman était méchante. Qu'ils ont eu un accident de voiture parce que papa avait trop bu et qu'ils sont morts. Que Oncle Vernon et Tante
Pétunia ont été obligés de me prendre avec eux mais que je suis un monstre anormal comme mes parents. Que je suis pas beau et vilain et que c'est pour ça que je dors dans le placard, que je suis
souvent puni. Parce que c'est comme ça que les monstres comme moi doivent être traités et que...
Harry se figea, il en avait trop dit. Il se recroquevilla et protégea une fois de plus sa tête avec ses mains.
Cette vision arracha le coeur de Severus. Comment pouvait-on être aussi cruel avec un enfant ?
- Ils t-ont
menti Harry. Je connaissais bien tes parents. Ton papa James était quelqu'un de très courageux et ta maman était très jolie, très intelligente et très gentille. Tu n'es pas un monstre Harry, tu
es un sorcier, comme l'étaient tes parents. Ils ne sont pas mort dans un accident de voiture. Ils ont été tué par un sorcier très méchant.
- Je rêve
souvent d'une femme rousse qui cri, d'un éclair vert qui vient vers moi et d'une moto qui vole. Mon oncle m'a souvent battu quand j'en parlais. Il disait que la magie n'existait pas et que je
devais arrêter d'essayer de les contaminer avec mon anormalité.
- Ce n'est pas
un simple rêve. Ce que tu vois, c'est le soir où ta maman a été tuée. La moto volante c'est quand Hagrid est venu te chercher pour t'emmener chez les Dursley.
Harry hocha la tête. Il avait beaucoup de mal à croire ce que l'homme lui disait. Il ne pouvait pas être un
sorcier. La magie n'existait pas. Son oncle lui avait dit. Il ne devait pas croire en ces choses là, sinon il serait punit. Est ce qu'il allait retourner à Privet Drive ?
- Je vais
retourner chez Oncle Vernon et Tante Pétunia ? Sa voix n'était qu'un murmure.
- Non. Jamais.
Je vais te cacher et si tu le veux, je pourrai t'adopter.
- C'est vrai ?
Vous voulez bien devenir mon papa Monsieur ?
- Je m'appelle
Severus et oui, Harry, j'aimerai beaucoup devenir ton papa.
Ému, le garçon se jeta dans les bras de Severus et murmura des « merci » comme une litanie. Il était
sauvé. Il ne serait plus jamais battu. Il avait un vrai papa rien qu'à lui. Il avait un comportement très enfantin pour un garçon de 10 ans mais il n'avait jamais eu d'amour et d'affection. Son
comportement était sa manière à lui de se protéger des horreurs qu'il avait vécu ces dernières années.
Maintenant, il allait peut être pouvoir apprendre à vivre normalement, comme un garçon de son âge. C'était
presque trop beau pour être vrai. Le gargouillement de son estomac le ramena à la réalité et il se mit à rougir violemment. Il n'avait pas manger de vrai repas depuis des jours.
- Tipy !
- Maître
Severus a appelé Tipy ? Demanda la petite créature en s'inclinant.
- Oui, apporte
un plateau repas pour Harry s'il te plait.
- Tout de suite
maître.
La créature disparut dans un crac. Harry regarda l'emplacement où elle se trouvait quelques secondes plus tôt,
il ne l'avait pas très bien vu avec sa vision floue mais il était sûr que ce n'était pas un humain.
- Qu'est ce que
c'était ?
- Un elfe de
maison. Elle s'appelle Tipy, si tu as besoin de quelque chose, tu peux l'appeler et lui demander.
- D'accord. Où
sont mes lunettes, monsieur ? Je vois pas très bien sans mes lunettes.
- Appelle moi
Severus. Et, je ne savais pas que avais des lunettes, elles n'étaient pas près de toi quand je t'ai trouvé. Si tu veux, je peux te donner une potion pour corriger ta vue, tu n'auras plus besoin
de lunettes.
- Ça existe ?!
S'exclama le garçon, surexcité. Même avec ses lunettes il ne voyait pas toujours très bien.
- Bien
sûr.
Severus se concentra et fit venir une fiole contenant un liquide bleu pâle. Il la déboucha et la tendit à
Harry.
- Bois la
entièrement. Le goût n'est pas très bon mais tu devrais avoir une vue normale dans quelques minutes.
Le petit garçon hocha la tête, prit la fiole et la bu. Quand il l'eut terminé, il eut une grimace de dégout. À
ce moment là, Tipy revint et déposa un plateau bien garnit sur ses genoux. Il écarquilla les yeux face à autant de nourriture. D'habitude, il mangeait un crouton de pain et un verre d'eau, il
avait rarement droit à plus.
Il passa sa langue sur ses lèvres comme un chaton se léchant les babines face à un gros bol de lait. Il prit une
fourchette et commença à manger avec appétit. Il poussait des soupirs de bien être. La viande et les pommes de terres étaient excellentes. Il n'avait jamais rien mangé d'aussi bon. Il termina le
plateau en peu temps.
- C'était très
bon, merci Tipy. Déclara t-il avec un sourire en redonnant le plateau à l'elfe.
- Tipy est
heureuse d'avoir fait plaisir au petit maître Harry. Petit Maître Harry peut appeler Tipy quand il veut.
- Est ce que tu
pourrais juste m'appeler Harry, Tipy ?
- Tipy ne peux
pas faire ça, petit maître.
- Je t'autorise
à l'appeler seulement Harry, si c'est ce qu'il souhaite. Déclara Severus d'une voix douce, un large sourire aux lèvres.
- Bien maître
Severus.
L'elfe s'inclina et disparut avec le plateau. Quand elle eut quitté la pièce, Harry bailla à s'en décrocher la
mâchoire. Severus le fit se recoucher, il le borda doucement et prit place sur une chaise. Il invoqua un livre et commença à lui lire une histoire.
Le petit garçon était aux anges. La tante Pétunia lisait des histoires à Dudley le soir mais lui, il n'y avait
jamais le droit. La femme disait qu'il était trop vilain pour ça. Il se cala plus confortablement dans le lit et soupira doucement.
Cinq minutes plus tard, il dormait, un large sourire aux lèvres. L'homme sombre se leva, déposa un baiser sur
son front et quitta la chambre en prenant soin de mettre des alarmes magiques pour être prévenu si le garçon s'agitait ou se réveillait.
Voila le premier chapitre de cette histoire